Pétrole moins cher, essence plus chère : le paradoxe marocain

7 janvier 2024 - 21h00 - Economie - Ecrit par : S.A

Alors que les cours mondiaux du pétrole brut baissent, les prix dans les stations-service marocaines montent et se maintiennent. Une situation qui préoccupe Houssine El Yamani, secrétaire général de l’Union nationale des industries pétrolières et gazières relevant de la CDT, qui appelle à une refonte du cadre réglementaire pétrolier au Maroc.

La baisse des prix des carburants attendue en ce début d’année tarde à être une réalité. Le diesel et l’essence se vendent respectivement à 14 DH et 13DH dans les stations-service marocaines en dépit de la réduction mondiale des prix du pétrole brut d’environ 10 % en fin d’année 2023 et de la dernière décision du Conseil de la concurrence qui conclut à une entente sur les prix. Dans une déclaration à Hespress, Houssine El Yamani, secrétaire général de l’Union nationale des industries pétrolières et gazières relevant de la CDT, a expliqué qu’avant la libéralisation des prix, le tarif du gasoil était plafonné à 11 dirhams et celui de l’essence à 11,66 dirhams jusqu’au 16 janvier 2024. « Ces chiffres se basent sur une moyenne internationale, où le coût d’une tonne du diesel est d’environ 786 dollars, et celui de l’essence à 735 dollars la tonne, en prenant en compte les frais et les marges bénéficiaires des distributeurs », ajoute-t-il.

À lire : Carburants : bonne surprise à la pompe

À en croire El Yamani, le gasoil coûte aujourd’hui 13,30 dirhams, l’essence 14,50 dirhams. « Cette envolée des marges distributrices, triplée, s’accompagne d’une recrudescence des transactions sur le marché noir, avec des points de vente informels offrant des rabais attractifs », explique-t-il encore. Une situation préoccupante. « Où est l’efficacité des organismes régulateurs qui semblent tolérer ces pratiques illégales, mettant en danger la sécurité et la qualité du carburant ?  », questionne le secrétaire général de l’Union nationale des industries pétrolières et gazières relevant de la CDT. Face à ce tableau moins reluisant, il plaide pour une refonte du cadre réglementaire pétrolier.

À lire :Malgré la baisse des cours, les prix de carburants restent au plus haut

« Face à l’inefficacité du Conseil de la concurrence à sanctionner les contrevenants », il faudrait permettre aux stations de distribution alternatives de s’approvisionner directement auprès des fournisseurs proposant des tarifs justes, suggère l’acteur du secteur pétrolier. Selon lui, cela contribuerait à stabiliser les prix et à réduire la dépendance aux acteurs illégaux. El Yamani recommande la suspension temporaire de la libéralisation des prix des carburants jusqu’à l’établissement de conditions de concurrence équitables, la réactivation des activités de la Société marocaine de Raffinage (Samir), afin de préserver le patrimoine national. Sans oublier la réévaluation de la fiscalité des carburants pour l’aligner sur les standards internationaux, la modernisation du cadre réglementaire du secteur pétrolier et l’instauration d’une agence nationale de l’énergie.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Prix - Pétrole - Carburant

Aller plus loin

Les Marocains vont payer l’essence plus cher

Après quelques jours d’accalmie, le prix des carburants à la pompe repartent à nouveau à la hausse, notamment pour le diesel, carburant préféré des Marocains.

Carburants : bonne surprise à la pompe

Après une période de stabilité, les prix des carburants devraient connaître une légère baisse pour le bonheur des automobilistes marocains.

Que faire face à la flambée des prix de l’essence au Maroc ?

Face à la flambée des prix des intrants et matières premières au niveau mondial qui impacte négativement le fonctionnement concurrentiel des marchés nationaux (carburants) au...

Carburants : une majorité de Marocains ont perdu confiance dans le gouvernement

Les Marocains ont perdu confiance dans la gestion des prix des hydrocarbures par le gouvernement dont le chef Aziz Akhannouch est le principal actionnaire d’Afriquia, société...

Ces articles devraient vous intéresser :

Champ gazier au Maroc : Predator Oil & Gas donne des nouvelles de Guercif

La société pétrolière et gazière Predator Oil & Gas, détentrice de la licence d’exploration de pétrole et de gaz onshore dans le nord-est du Maroc, amorce la première étape du processus centré sur l’évaluation de sables spécifiques au sein des...

Exploration gazière : nouveau contrat au Maroc

Chariot Limited a annoncé mardi la signature d’un accord pétrolier avec le Maroc pour une nouvelle licence d’exploration en onshore à Loukkos, au large de Larache.