Phosphate : Abdelmadjid Tebboune porte des accusations contre le Maroc

Le président algérien Abdelmadjid Tebboune accuse le Maroc sans le nommer de «  faire de la politique avec les engrais  ». Le royaume possède 70 % des réserves mondiales de phosphate, un minerai utilisé pour produire les engrais alimentaires.

« Nous avons l’obligation d’aider l’Afrique. Couvrir les besoins d’une bonne partie de notre continent en engrais. (Pendant que) d’autres, sont en train de faire de la politique avec les engrais », a déclaré le président algérien lors de l’inauguration de la 31ᵉ édition de la Foire de la production nationale qui se poursuit jusqu’au 23 décembre au palais des expositions d’Alger. Il fait ainsi allusion au Maroc, le premier producteur de phosphate en Afrique avec 40 millions de tonnes et le deuxième au monde après la Chine (85 millions de tonnes). Les recettes des exportations marocaines de phosphates et de dérivés ont fortement augmenté, atteignant 7,89 milliards de dirhams à fin août 2022, soit une forte progression de 67,7 % par rapport à un an auparavant. Selon plusieurs analystes, le « Maroc met à profit sa première ressource naturelle afin de rallier des soutiens diplomatiques à sa position sur le dossier primordial du Sahara occidental », rapportait fin décembre le magazine Jeune Afrique.

« Ça devient le produit (les engrais) le plus stratégique au monde, plus que le gaz et le pétrole », car « celui qui détient les engrais détient pratiquement un pouvoir de décision énorme », a insisté Abdelmadjid Tebboune. Le phosphate est un minerai utilisé pour produire les engrais alimentaires. Selon les explications du président algérien, si les prix des produits agricoles sont assez élevés, « c’est à cause des prix des engrais qui se sont envolés ».

L’Algérie veut, elle aussi, sa part du marché mondial de phosphate. Sa nouvelle stratégie pour toutes les industries d’extraction, c’est d’exporter avec une forte valeur ajoutée. Cela est valable aussi pour les phosphates. « Il faut arrêter toute exportation du brut », a réitéré Tebboune. Et d’expliquer aux responsables du secteur : « Dès qu’on aura terminé avec le projet de phosphate d’Annaba, il faut penser à une très forte intégration. Il faut aller vers les produits dérivés ».