Le droit des femmes à l’héritage, une question encore taboue au Maroc
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Des associations féministes marocaines se sont réunies ce jeudi pour réclamer l’interdiction du mariage des mineurs, de la polygamie et une révision du régime d’héritage dans le cadre de la réforme annoncée du Code de la Famille (Moudawana).
Ce collectif regroupant une trentaine d’organisations a fait part de ses revendications lors d’une rencontre avec l’instance officielle préparant le nouveau texte, rapporte EFE.
En septembre dernier, le roi Mohamed VI avait instruit le gouvernement de présenter, sous six mois, une réforme de la Moudawana, près de vingt ans après sa mise en application. Pour ce faire, une commission composée du Ministère de la Justice, du Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire, du Conseil Supérieur des Oulémas, du Conseil National des Droits de l’Homme (CNDH) a été constituée.
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Cette semaine, cette commission a débuté des consultations avec les représentants de la société civile et divers acteurs pour prendre en considération leurs suggestions. Ghizlane Benachir, militante et membre du collectif féministe, lors de cette session de consultation, a dénoncé le caractère “patriarcal” de la Moudawana actuelle, qui selon elle, place l’homme au-dessus de la femme dans tous ses articles.
Elle a notamment évoqué la question de la tutelle, soulignant qu’une mère, en vertu de la loi actuelle, ne peut exercer cette tutelle sans l’autorisation du père, ce qui pose des problèmes particulièrement en cas de divorce. De plus, plusieurs éléments du Code de la Famille s’inspirent de la « Charia » (loi islamique), notamment en matière d’héritage où une femme hérite moitié moins que son frère.
L’actuelle Moudawana, adoptée en 2004, avait déjà constitué un pas en avant en matière de droits des femmes, limitant la polygamie et le mariage des mineurs. Toutefois, ces dernières années, des organisations ont sollicité une nouvelle révision pour avancer vers une pleine parité.
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