Le PJD tacle le CNDH pour sa remise en cause de la loi sur l’héritage

21 juin 2022 - 08h40 - Maroc - Ecrit par : G.A

Le Parti de la justice et du développement (PJD) condamne et dénonce les propos de la présidente du CNDH, Amina Bouayach, selon lesquels, le système de l’héritage tel qu’institué au Maroc contribuerait à la « féminisation de la pauvreté ».

Dans un communiqué, le secrétariat général de la formation islamiste a déclaré qu’il « suivait avec une grande inquiétude les efforts continus de certaines parties pour porter atteinte au système d’héritage en vigueur, qui tire sa référence de la charia islamique ».

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Le PJD s’étonne que ces propos viennent de « la présidente d’une institution nationale, au sein de laquelle la loi est censée être respectée » et lui demande de « cesser de porter atteinte aux constantes religieuses des Marocains ». Amina Bouayach avait déclaré le 14 juin dernier, lors de la présentation des résultats d’une étude sur le système de l’héritage au Maroc, que « l’inégalité dans les droits économiques, sociaux et culturels est une réalité qui ne peut être niée, ni ignorée. Elle est plutôt considérée comme le dénominateur commun dans la plupart des régions du monde, où le phénomène de féminisation de la pauvreté est répandu, comme un résultat de la discrimination à l’égard des femmes et de leur statut inférieur dans les sociétés ».

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Au cours de son intervention, la présidente du CNDH a clairement souligné que des « raisons culturelles liées principalement aux coutumes et aux traditions », et d’autres « juridiques », principalement dues à la législation en vigueur sont à la base de cette situation. Mais pour le PJD, « réformer certains aspects de l’injustice subie par les femmes marocaines passe d’abord par le respect des droits économiques et sociaux, et non en accusant les textes religieux d’être responsables du phénomène de pauvreté dont souffrent tant les femmes que les hommes ».

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Toutefois, le parti est conscient qu’il faut qu’une évaluation de la Moudawana en vigueur depuis 20 ans, mais bien « loin de toutes déclarations hostiles aux valeurs religieuses ».

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