La décision de la STIB de ne pas interjeter appel n’était pas du goût du commissaire Open VLD du gouvernement Vincent Riga. Celui-ci avait décidé de contester cette décision. Saisi d’un recours lié à un contentieux judiciaire, le gouvernement bruxellois a profité de cette occasion pour se pencher sur la question. À l’issue de la réunion du conseil des ministres bruxellois tenu jeudi 17 juin, le ministre-président Rudi Vervoort a affirmé que la STIB n’ira pas en appel du jugement du tribunal du travail qui l’a condamnée au début du mois de mai dernier pour discrimination à l’embauche à l’égard d’une femme portant le voile.
« Ces dernières semaines, la STIB, premier employeur de la Région bruxelloise et très avancée sur les questions de diversité, s’est vue concernée, comme d’autres administrations et entreprises publiques, par la question récurrente de la neutralité des agents dans les services publics. Le gouvernement bruxellois saisi d’un recours lié à un contentieux judiciaire, a décidé de saisir cette occasion pour tracer les voies d’un apaisement s’appuyant sur des principes clairs et cohérents », a déclaré le ministre-président bruxellois. Il a rappelé « l’importance du principe de neutralité et d’impartialité des agents inhérent au fonctionnement et à l’organisation des services publics en général ». Rudi Vervoort (PS) a aussi indiqué que l’exécutif bruxellois estime qu’« il appartiendra au management de l’entreprise publique, dans le respect de la concertation sociale, de proposer une modification du règlement de travail qui permettra de fixer ces principes, en tenant compte de ses réalités fonctionnelles ».
À lire : Bruxelles : la Stib prend acte de sa condamnation sur le port du voile
Lors d’une conférence de presse, le gouvernement bruxellois a confirmé que le Parlement bruxellois organisera dans les tout prochains jours un grand débat citoyen sur la neutralité dans les services publics. Dans un communiqué, il affirme d’ailleurs que « Bruxelles entend démontrer par le débat et une approche s’adossant sur des principes clairs que les valeurs primordiales de neutralité du service public sont parfaitement conciliables avec une gestion des ressources humaines dynamique et ouverte, plus inclusive à l’égard des femmes, favorable à l’égalité des genres dans l’accès à l’emploi et pro-active dans la féminisation des services publics ».