Prix de l’essence : la petite baisse qui fâche au Maroc

Vingt petits centimes de moins à la pompe. C’est la baisse appliquée sur le gazole et l’essence au Maroc ce jeudi 1ᵉʳ mai. Une diminution jugée très insuffisante par de nombreux observateurs.

À Rabat par exemple, le litre de gazole avoisinait les 10,54 dirhams chez certains distributeurs, quand l’essence dépassait les 12,61 dirhams.

Pour El Houssine El Yamani, figure syndicale du secteur pétrolier (CDT), le compte n’y est pas. Il estime que cette baisse est déconnectée des cours internationaux récents. En se référant à la méthode de calcul d’avant la libéralisation de 2015, il affirme que les prix corrects seraient bien plus bas : « inférieur à 9,09 dirhams pour le gasoil et à 10,59 dirhams pour l’essence ».

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Le syndicaliste n’hésite pas à parler de « profits illégitimes » et pointe des marges bénéficiaires des opérateurs qui dépasseraient 20 % au Maroc, un taux largement supérieur aux « moins de 5 % » observés, selon lui, dans les pays où la concurrence fonctionne réellement. Il évoque aussi l’opportunité manquée du pétrole russe, souvent moins cher.

Face à cette critique, les chiffres officiels du Conseil de la concurrence montrent que le coût d’achat représente la plus grosse part du prix final (plus de 50 % pour le gazole, 46 % pour l’essence). La fiscalité (TIC et TVA) constitue le deuxième poste majeur, pesant environ 31 % pour le gazole et 38 % pour l’essence. Les marges brutes de distribution, elles, se situent autour de 15 % à 16 %, réparties ensuite entre les distributeurs en gros et les gérants de stations-service.