Une centaine d’avocats pour défendre Al Jazeera

3 juillet 2008 - 10h27 - Maroc - Ecrit par : L.A

Le tribunal de première instance de Rabat a décidé de reporter au 4 juillet le procès du directeur du bureau d’Al Jazeera à Rabat. Hassan Rachidi qui a comparu hier en état de liberté doit répondre du chef d’accusation de diffusion de fausses informations sur les événements de Sidi Ifni dont le décès de huit personnes.

Il n’est pas le seul impliqué dans cette affaire, Brahim Sabaâ Allil, responsable local du Centre marocain des droits de l’Homme à Sidi Ifni, y est poursuivi pour le même chef d’inculpation. Mais ce dernier n’a pu se présenter au procès, pour la simple raison qu’il est actuellement en détention dans le cadre d’une autre affaire.

Le responsable « droits de l’hommiste » a été interpelé suite à sa participation à la conférence de presse donnée jeudi dernier à Rabat par le Centre marocain des droits de l’Homme.

L’enchevêtrement de ces deux affaires a créé une sorte de conflit juridique entre les avocats de la défense et la Cour. Faut-il convoquer Sabaâ Allil ou l’amener de force, sachant que cette dernière option induit d’autres procédures ? Finalement la cour a opté pour la convocation.

Ce dernier devrait donc comparaître ce vendredi aux côtés de Hassan Rachidi dans ce procès qui les unit. Ces derniers ont été soutenus par une centaine d’avocats venus de tous les coins du Maroc et ont reçu le soutien de plusieurs organisations des droits de l’Homme nationales et internationales.

Durant leurs plaidoiries, « les avocats de la défense ont reproché à la Cour le court délai accordé à la défense, critiquant au passage son intention de donner à ce procès un caractère exceptionnel ».

Par ailleurs et à l’heure où nous mettions sous presse, Brahim Sabaâ Allil devait comparaître dans l’après-midi en état d’arrestation devant le même tribunal à Rabat. Le défenseur des droits de l’Homme qui a été arrêté jeudi dernier dans la soirée est poursuivi pour atteinte aux autorités locales et publication de communiqués sur des événements qui n’ont pas eu lieu.

Il a été interpellé suite à sa participation à la conférence de presse donnée par le Centre marocain des droits de l’Homme sur les événements de Sidi Ifni. Une conférence durant laquelle il avait fustigé les autorités et affirmé « qu’un vrai carnage allait avoir lieu à Sidi Ifni, si ce n’est l’intervention de la presse et la publication de vérités sur ce qui s’est réellement passé », a-t-il souligné.

Brahim Sabaâ Allil n’y est pas allé de main morte pour critiquer l’attitude du ministère de l’Intérieur, « reniant au passage toute relation avec l’Espagne ou le Polisario ».

Celui qui a étayé sa thèse par des témoignages poignants de victimes de ces événements, a tiré la sonnette d’alarme quant au sort de milliers de jeunes de Sidi Ifni qui ne « font que défendre leur droit au travail » a-t-il affirmé.

Source : Libération - Amina Salhi

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Sujets associés : Médias - Procès - Sidi Ifni - Al Jazeera

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