De nationalité française, mais d’origine marocaine, Hassan Iquioussen est sous le coup d’une procédure d’expulsion depuis fin juillet. Au milieu d’une bataille politico–juridique, le tribunal administratif de Paris décidait le 5 aout dernier de suspendre cette expulsion. La justice administrative estimait alors qu’une telle procédure porterait une « atteinte disproportionnée » à la « vie privée et familiale » de l’imam du Nord.
Saisie par Beauvau, la haute juridiction a entendu, vendredi, les deux parties durant des heures et a indiqué qu’elle rendra bientôt sa décision. Pour la représentante du ministère de l’Intérieur, Hassan Iquioussen est « un prédicateur charismatique qui a su acquérir une légitimité au sein d’un très large auditoire et qui depuis des années répand des idées insidieuses qui n’en sont pas moins des provocations à la haine, à la discrimination, à la violence. »
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De son côté, Lucie Simon, avocate de l’imam, a soutenu que les propos antisémites ou violemment misogynes reprochés à son client « ont été tenus parfois il y a plus de 20 ans » : « Il faut que ces provocations soient actuelles, c’est ce qui résulte de la jurisprudence. Il n’a jamais été ni poursuivi ni condamné pour ces propos. »