Raissa Tabaamrant, la députée qui enflame la scène de Mawazine

9 juin 2014 - 15h21 - Maroc - Ecrit par : J.L

Raïssa Fatima Tabaamrant, de son vrai nom Fatima Chahou, s’est produite mardi soir sur la scène de Salé du festival Mawazine, Rythmes du monde. L’information peut paraître anodine, sauf que Raïssa Tabaamrant n’est pas n’importe qui. Le public slaoui a eu droit à un concert donné par une députée du Rassemblement National des Indépendants (RNI).

Le spectacle de la diva amazighe aurait été suivi par plus de 130.000 personnes à Salé. L’artiste à la voix envoûtante enchante. Mais parmi les spectateurs l’on entendait plutôt chuchoter que les gens étaient plus curieux de découvrir cette parlementaire qui chante et danse.

Habillée d’un caftan rouge et vert, la digne représentante de la nation, qui plaide pour les droits des populations défavorisées de la région du Souss, se déplace avec beaucoup d’aisance et de souplesse sur la scène. C’est la première fois dans l’histoire du Maroc qu’une députée donne un spectacle et de surcroît sur la scène de Mawazine.

Sur scène comme au parlement

La femme politique change de casquette le plus naturellement du monde. De la coupole de l’hémicycle à la scène du festival Rbati, le naturel de la chanteuse l’emporte. Elle est en fait tout simplement une députée artiste. "Chanteuse, cheikha, c’est un métier comme un autre", s’écrie un spectateur accroché aux lèvres de la diva, à l’adresse d’un autre spectateur, qui n’arrêtait pas de critiquer l’artiste amazighe.

Le jour du spectacle, elle avait quitté à la hâte le parlement, pour aller trouver sa troupe qui l’attendait pour une répétition sur la scène de Mawazine, à Salé, où elle allait déchaîner les foules quelques heures plus tard.

Fatima Chahou, alias Tabaamrant, avait été élue députée à la première chambre du parlement lors des élections législatives de 2011, sous les couleurs du RNI, dont l’un des piliers du temps d’Ahmed Ossman, ancien premier ministre de feu Hassan II, pense que la femme est manipulée par les dirigeants actuels du RNI, qui exploitent sa popularité pour attirer des électeurs potentiels.

Née à Bougafer, tribu d’Idaw Nacer, confédération de tribus d’Aït Baamran, au sud du Maroc, l’artiste avait eu une enfance malheureuse à Ifrane (Anti-Atlas), où elle travaillait dans les champs.

La chanteuse analphabète est la première députée, artiste à donner des spectacles, mais elle a aussi le mérite d’avoir été la parlementaire qui a posé la première question en amazigh dans la chambre des Représentants.

Cette année, la treizième édition du festival qui a attiré 2,62 millions de spectateurs, dont une majorité de jeunes, notamment des candidats au bac fous de Justin Timberlake, d’Alicia Keys, de Stromae ou encore de Ricky Martin, a pris fin samedi. Mais après le réconfort... l’effort, l’examen national unifié du baccalauréat est prévu les 10, 11 et 12 juin prochains.

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