« La question du rapatriement est un enjeu de sécurité et de justice à long terme », a déclaré, David De Pas, Coordonnateur du pôle antiterroriste du Tribunal de Paris, dans un entretien à l’AFP.
Selon ses explications, l’instabilité géopolitique de la Syrie et la porosité de ce qu’il reste des camps kurdes laissent redouter deux choses.
Il s’agit, d’une part, des migrations incontrôlées des djihadistes vers l’Europe avec le risque d’attentat par des personnes très idéologisées et, d’autre part, de la reconstitution de groupes terroristes combattants particulièrement aguerris et déterminés dans la région.
Le magistrat instructeur, en poste depuis quatre ans au pôle antiterroriste, évoque également un risque supplémentaire : « Que l’on se retrouve avec de nouveaux phénomènes de filières, des appels d’air de ressortissants français vers ces groupes-là ». « On risque de repartir sur un cycle infernal », met-il en garde.
Toutefois, David De Pas mise sur une volonté politique de rapatriement comme la panacée au danger qui guette la France. « Comment se protéger si on ne les a pas sous la main ? », s’interroge-t-il.
En tout, la France compte environ 200 ressortissants adultes dans les camps et les prisons sous contrôle kurde. Seulement, elle n’est pas disposée à les rapatrier. En cause, l’opinion publique est très réticente.