Recettes touristiques : 29 milliards de DH en 2003

5 février 2004 - 21h33 - Maroc - Ecrit par :

C’est confirmé. En 2003, le déficit commercial et le taux de couverture des importations par les exportations se sont dégradés. Selon les données provisoires de l’Office des Changes, le déficit commercial se creuse de 18,7% suite à la hausse des importations de 4% (135,5 milliards de DH) et au recul des exportations de 3,6% (83,3 milliards de DH). Le taux de couverture a perdu 4,7 points à 61,5%.

Les recettes générées par les phosphates et leurs dérivés se stabilisent autour de 12,8 milliards de DH et représentent 15,4% des exportations. En revanche, les difficultés du secteur agroalimentaire rejaillissent de manière intense sur les recettes globales. La chute de près de 32% des exportations de mollusques crustacés et coquillages et de tomate fraîche n’a pas été compensée par la bonne tenue des ventes de poisson en conserve (+15%). En outre, les ventes de conserves de légumes et les légumes frais ont accusé eux aussi une baisse de plus de 12%. Résultat : « Les exportations des produits alimentaires ont perdu 1,3 point dans le total des exportations et leur baisse représente 56,8% de la régression globale des exportations », précise l’Office des Changes. Cela s’explique en partie par la flambée de l’euro, qui a rendu les produits marocains peu compétitifs sur le marché européen dans un contexte de faiblesse de la demande. Idem pour les produits finis de consommation, et notamment les tissus de coton qui ont chuté de plus de 55%. Les produits textiles sont destinés à l’UE, un marché où sévit une concurrence acerbe, notamment des pays asiatiques.

Par ailleurs, les ventes de produits énergétiques ont plongé de près de 65% du fait de la baisse des exportations des produits pétroliers raffinés. Cela est lié aux perturbations de la production de Samir survenues en 2003. Ce qui explique par ailleurs la baisse des importations du pétrole brut de près de 28% et l’explosion des achats des produits pétroliers (finis).
Seuls les biens d’équipement tirent leur épingle du jeu en gagnant 1 point dans le total des exportations (à 7,7%). Ils ont généré des recettes en hausse de 14,5% par rapport à 2002, grâce à la bonne tenue des ventes de fils et câbles pour l’électricité. Ce sont les fruits de la stratégie de sous- traitance locale développée dans le domaine électrique et électronique. D’ailleurs, les ventes de composants électroniques sont appelées à connaître le même essor. Elles ont déjà augmenté de près de 4% par rapport à 2002.
A signaler que les biens d’équipement constituent également l’un des postes les plus importants dans les importations. Bien évidemment, ces achats portent sur des machines, appareils de coupure électriques et machines textiles. La hausse de 14% de ces dépenses en matériels de production témoigne de la volonté des entreprises à s’équiper et à se moderniser. Elles anticipent une reprise de la demande et se préparent à faire face à la concurrence sur les marchés domestique et extérieur. A signaler aussi la hausse de 43% des achats d’appareils d’avions et de 70% des fûts métalliques, réservoirs et bouteilles.
Les produits finis de consommation, premier groupe d’importations, sont restés stables. Outre la baisse de produits énergétiques, les importations de céréales ont reculé de près de 36% suite à la performance de la campagne agricole.

Au niveau des flux financiers, les recettes MRE continuent de progresser (7,4%) et terminent l’année à plus de 34 milliards de DH. Sur le seul mois de décembre, elles ont bondi de près de 20% en année glissante. Quant aux recettes voyages, elles se sont stabilisées à 29 milliards de DH alors que les dépenses voyages ont grimpé de 6,7% à plus de 5 milliards de DH. A noter que la moyenne des recettes entre 1998 et 2002 s’établit à un peu plus de 23 milliards de DH. « La balance voyages dégage un excédent de plus de 24 milliards de DH, du même niveau qu’en 2002 », explique l’Office des Changes.
Le jackpot provient des investissements et prêts privés étrangers. Ce poste a plus que triplé en totalisant 21,8 milliards de DH grâce au rachat de la Régie des Tabacs par Altadis et de Somaca par Renault. A noter que la moyenne des recettes entre 1998 et 2002 s’est établie à un peu plus de 15 milliards de DH. Cet afflux de devises ne peut que rejaillir favorablement sur les avoirs extérieurs nets détenus par Bank Al-Maghrib. Ces derniers ont progressé de près de 17% à 122,2 milliards de DH et représentent près de 13 mois d’importations contre 11 mois l’année dernière.

Mouna KABLY pour l’économiste

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