Régression des droits de l’Homme au Maroc en 2003

9 décembre 2003 - 18h09 - Maroc - Ecrit par :

La situation des droits de l’homme a régressé en 2003 au Maroc où les procès contre les intégristes souçonnés de terrorisme ont été "inéquitables", a estimé mardi à Rabat l’Association marocaine des droits humains (AMDH, indépendante).

"La situation des droits de l’homme a sensiblement regressé au Maroc en 2003 et l’approche adoptée par l’Etat pour combattre le terrorisme a entraîné de graves violations des droits humains", a souligné l’AMDH lors d’une conférence de presse tenue à l’occasion de la journée internationale des droits de l’Homme qui sera célébrée le 10 décembre.

L’AMDH a critiqué "l’approche sécuritaire qui a été répressive et abusive et a conduit à des enlèvements, des tortures, des arrestations arbitraires de milliers de citoyens soupçonnés d’appartenir à des mouvements fondamentalistes", a estimé l’AMDH.

Les jugements rendus contre "un millier de personnes soupçonnées d’appartenir à la Salafia Jihadia ont été inéquitables", a-t-elle ajouté.

Une vaste campagne d’arrestations a été lancée dans le royaume immédiatement après les attentats terroristes du 16 mai à Casablanca - qui avaient fait 45 morts dont douze kamikazes. Elle a donné lieu à des dizaines de procès qui ont débouché sur de lourdes condamnations, y compris quatorze peines de mort.

L’AMDH a en outre réclamé l’abolition de la peine de mort et lancé à ce propos un appel aux "forces démocratiques" pour participer à une campagne nationale contre cette "peine inhumaine".

L’association a également préconisé l’abrogation de la loi antiterroriste - votée après les attentats de Casablanca du 16 mai dernier - et demandé que la "torture soit légalement interdite" et que "ceux qui la pratiquent soient poursuivis par la loi".

"L’instauration d’une Constitution démocratique et la consolidation des droits humains sont une nécessité pour la construction d’un Etat de droits", est le thème retenu par l’AMDH pour célébrer la journée mondiale des droits humains.

AFP

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