"J’ai vu un homme qui arrivait vers moi et m’a demandé ce que je faisais là à me balader toute seule. Je lui ai répondu que j’avais dû me perdre et que je voulais retourner à ma voiture. Lorsque je lui ai tourné le dos, il m’a suivie, m’a couru après, avant de se jeter sur moi et de me plaquer au sol", raconte à Le Parisien cette habitante d’une autre commune du département qui se baladait dans le bois de la Montagne-de-Chelles, samedi soir.
Tout est allé plus vite pour cette femme de 22 ans. "Il s’est mis sur mon dos et m’a planté le visage dans le sol. Je ne voyais plus rien. Il m’a ordonné de faire tout ce qu’il voulait. Il m’a asséné de violents coups de coude sur le crâne avant d’approcher son couteau de mon visage puis de ma gorge. J’ai ressenti que son intention était de me violer !", poursuit-elle. Ses premiers appels à l’aide de la victime n’auront pas été entendus.
"J’ai crié, j’ai appelé à l’aide, je me débattais de toutes mes forces ! C’était interminable mais au bout d’environ 15 minutes, alors que je voyais la fin arriver, j’ai réussi à me retourner, à éloigner et bloquer la main avec laquelle il tenait le couteau. […] Il s’est calmé d’un coup en me disant de ne pas m’inquiéter et qu’il allait me laisser repartir sans rien me faire. J’ai trouvé cela bizarre et je lui ai demandé comment je pouvais être sûre qu’il allait me laisser partir. Il m’a répondu que si je ne bougeais pas, il ne se passerait rien", ajoute-t-elle.
Elle profite de ce silence pour être attentive au moindre bruit. "J’ai entendu un bruissement dans les feuilles, cela pouvait être un animal mais aussi un promeneur, j’ai alors appelé à l’aide de toutes mes forces !", dit-elle. Cette fois-ci, une personne a entendu ses cris. Abderrahim, un Algérien qui se balade tous les jours sur ce chemin de la Montagne-de-Chelles en raison du peu d’espace disponible dans les deux chambres d’hôtel où lui et sa famille sont logés par le SAMU.
"J’ai dû prendre la décision de la secourir en un instant. Je me suis dit que si je la laissais là je m’en serais voulu toute ma vie et je n’aurais jamais pu me regarder dans une glace. Mais d’un autre côté il avait une arme de la taille d’un couteau de boucher avec laquelle il aurait pu blesser mes enfants", raconte le père de famille.
"C’est mon sauveur, sans lui je ne serais certainement plus en vie ou alors je ne serais plus que le fantôme de moi-même ! Je ne le remercierai jamais assez, je lui suis extrêmement reconnaissante. Il m’a sauvé la vie !", admet la victime, ajoutant que "son geste est héroïque ! J’espère qu’il obtiendra sa citoyenneté française, il la mérite bien plus que certains Français qui se comportent mal !"