Sept morts dans le brutal incendie d’un meublé à Marseille

15 mai 2003 - 15h17 - France - Ecrit par :

Sept occupants d’un hôtel meublé ont péri, selon un bilan provisoire, dans un brutal incendie survenu dans nuit de mercredi à jeudi dans le quartier de la Plaine à Marseille, a-t-on appris auprès des pompiers.

Au moins 18 personnes, parmi lesquelles quatre enfants, ont été blessées, dont une grièvement, dans l’incendie qui s’est déclenché peu avant 01H00 du matin dans un modeste meublé rue des Trois-Mages, a-t-on précisé de même source.

Une centaine de marins-pompiers sont intervenus pour circonscrire le feu dont l’origine reste indéterminée, attisé par le mistral et "d’une ampleur exceptionnelle", selon le capitaine de corvette Christophe Maurin, qui a dirigé les opérations de secours.

"La caserne se trouve à 160 m du meublé et lorsque nous sommes intervenus, le feu était déjà extrêmement violent", a-t-il ajouté.

Un couple, surpris par les flammes et sans doute paniqué, s’est défenestré avant l’arrivée des secours. La femme, âgée de 25 ans, s’est tuée et l’homme se trouvait dans un état grave, polytraumatisé. Selon les premiers éléments de l’enquête, ils auraient sauté du 4e ou du 5e étage d’où se serait déclenché l’incendie.

En moins d’une heure, le 5e étage et la toiture se sont effondrés sur le 4e étage, empêchant les pompiers d’attaquer le feu par l’intérieur et prenant au piège trois des sept victimes. Un cinquième corps, celui d’un enfant, a été extrait jeudi matin des décombres toujours fouillés par les marins-pompiers.

"Quand nous avons pu pénétrer sur les lieux, on a trouvé un cadavre bien brûlé et ensuite en faisant passer les chiens, nous avons trouvé trois autres morts, probablement victimes d’asphyxie", a expliqué à l’AFP le contre-amiral Claude Dufourd, chef du bataillon des marins-pompiers.

Preuve de l’extrême violence de l’incendie, plus de 9 heures après son déclenchement, de la fumée s’échappait encore de l’immeuble et une forte odeur de plastique brûlé imprégnait le quartier, a constaté l’AFP.

Le commandant Maurin a précisé que "les flammes avaient une couleur inhabituelle, vert-bleu-jaune, alors que normalement elles sont jaune-rouge", mais il n’a pas voulu se prononcer avant le résultat des expertises sur la nature du matériau ou du liquide qui a provoqué cette couleur.

"Nous avons signalé de nombreuses fois aux service de l’hygiène l’insalubrité de cet immeuble sordide. C’est malheureux qu’il faille attendre des catastrophes comme cela pour que les gens réagissent", ont raconté à l’AFP Brigitte et Jean-Pierre Massari, des voisins de l’immeuble.

"Les premiers étages étaient occupés par des Marocains socialement bien intégrés et les derniers étages plutôt par des Roumains", a déclaré le maire de Marseille Jean-Claude Gaudin qui s’est rendu sur place de bon matin.

Une trentaine d’occupants de l’immeuble ont été évacués par des échelles lors de l’intervention des marins-pompiers.

Les immeubles avoisinant l’hôtel n’ont pas été touchés et une partie de la population de quartier a été évacuée.

Un autre voisin, interrogé par l’AFP, a dit avoir été "réveillé par un énorme bruit et des cris". "J’ai d’abord pensé que c’était encore une bagarre puis j’ai vu les flammes surgir en haut de l’immeuble", a-t-il ajouté.

La police technique et scientifique l’identité judiciaire se sont rendus sur place. Le fils du gérant de l’hôtel était entendu dans la matinée par la police qui a ouvert une enquête sur les causes du sinistre.

AFP

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