La Société Générale Maroc (SGMA) ne cache plus ses ambitions sur le segment de la clientèle MRE. Après avoir lancé, en juin 2007, la carte Ahly, première carte prépayée rechargeable destinée aux MRE, elle revient à la charge avec une nouvelle offre commerciale. En effet, elle a conclu des partenariats avec trois institutions bancaires en France, Espagne et Italie.
« Nous nous sommes concentrés sur ces trois pays parce qu’ils représentent à eux seuls 80% des MRE, pour mettre à leur disposition un réseau de 7600 agences bancaires », explique Saïd Adren, responsable de la direction des Marocains du monde. La SG s’appuie d’abord sur les 3000 agences de la maison mère en France. Celle-ci met à la disposition de sa filiale marocaine des agences situées dans les zones à forte concentration MRE et offrant une large gamme de produits et services en France et au Maroc.
La SG France mobilise également un réseau de 350 agences spécialisées, qui ont vocation à répondre aux principaux besoins des MRE dans l’Hexagone. De plus, l’ensemble des points de vente de la maison mère sont outillés pour procéder à des ouvertures de comptes au profit de cette catégorie de clientèle. Le deuxième accord de coopération signé par la SGMA concerne Grupo Banco Popular, troisième banque ibérique, avec 2500 agences. Le troisième partenariat implique Gruppo Banco Popolare en Italie, composé de trois institutions bancaires : Banca Popolare di Verona, Banca Popolare di Novara et Credito Bergamasco. Ces trois banques italiennes totalisent 2200 agences. « Notre nouvelle offre consiste en un concept de distribution novateur, qui repose sur le principe de la double relation : répondre aux besoins des clients dans leur pays de résidence et mettre à leur disposition un seul interlocuteur au Maroc et à l’étranger », ajoute Adren.
La mutualisation d’un réseau de 7900 points de vente permettra à la SG de capter la clientèle MRE dans son pays de résidence et de lui proposer toute une gamme de produits dans son pays d’origine. Cela va de l’ouverture de compte bancaire, jusqu’à la préparation et le montage des dossiers de financement immobilier, en passant par le transfert instantané d’argent. La banque a décidé de faire de cette dernière opération un véritable produit d’appel pour instaurer une relation durable avec sa clientèle expatriée. « A la réception, le transfert d’argent nous coûte 1,5 DH pour 1000 DH. De nombreuses associations de Marocains à l’étranger nous demandent à chaque fois de réduire les tarifs liés à ces opérations. Nous leur offrons maintenant la gratuité en Espagne et des tarifs symboliques à partir d’Espagne et d’Italie : 2,5 euros pour l’envoi de 3000 euros », poursuit le responsable de la direction Marocains du monde. La SG France lance à partir d’aujourd’hui une nouvelle offre incluant la possibilité de procéder à 2 ou 3 transferts gratuits par an selon l’option retenue par le client.
Autre composante de l’offre MRE de la SGMA, le pack Ahlan : pour un forfait de 99 DH TTC par an, les clients bénéficient d’un compte bancaire exonéré de frais, d’une carte de retrait et de paiement au Maroc, de l’abonnement gratuit aux services de la banque à distance de la SGMA ; exonération des frais de transferts d’argent à la réception, et ce quel que soit le pays de résidence ; réduction de 50% des frais de dossier de demande de crédit immobilier…
Avec sa nouvelle offre, la SG empiète sur le pré carré des deux ténors du marché, à savoir la BCP et Attijariwafa bank, et espère atteindre 3% de part de marché, contre 1,5 actuellement. L’objectif aussi est de drainer 40.000 nouveaux clients MRE à l’horizon 2010.
Les transferts en hausse
La France, l’Espagne et l’Italie accueillent respectivement 1,1 million, 660.000 et 380.000 MRE, ce qui correspond à 80% des trois millions de Marocains vivant à l’étranger. Les transferts de devises ont atteint 55 milliards de DH en 2007, en progression de 15% par rapport à l’année dernière. 38 milliards de DH proviennent de ces trois pays, et se répartissent comme suit : 23 milliards de DH pour la France, 8 milliards pour l’Espagne et 7 pour l’Italie.
Source : L’Economiste - Hassan El Arif
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