En Suisse, la Confédération a décidé de ne payer que les aumôniers musulmans intervenant dans les centres fédéraux. Cette disposition proposée dans le cadre de la révision de la loi sur l’asile est vu d’un mauvais œil par les églises protestantes, catholiques et une association juive, qui l’ont d’ailleurs rejetée.
La Confédération veut prendre en charge financièrement les services d’aumônerie rendus dans les centres fédéraux. Mais les musulmans sont les seuls concernés, car ils sont, selon elle, les « seules communautés religieuses qui n’ont pas le droit de percevoir un impôt ecclésiastique », fait savoir 20min. D’après la révision de la loi d’asile, il est prévu un financement d’environ 450 000 francs par an. Aux yeux de la confédération, réserver cette contribution aux autres communautés (églises) est synonyme de « paiements à double ».
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Mais selon les églises, le constat de Berne est loin d’être la réalité. « Les deniers publics sont en jeu uniquement dans les quelques cantons qui versent des contributions directes aux Églises ou communautés religieuses. Cependant, il s’agit alors de prestations spécifiques, fournies à la population d’un canton », relèvent-elles, et non les interventions dans les centres d’asile. Et d’expliquer : « La situation est en plus trop différente de canton en canton et une telle règle au niveau national serait à côté de la plaque. En d’autres termes, si la Confédération finançait les églises pour les aumôneries, il n’y aurait aucun ‘paiement à double’ ».