Le Maroc a connu une croissance économique assez soutenue depuis 2000, après l’accession au trône du roi Mohammed VI. Le royaume prend des mesures pour attirer les investissements étrangers et devenir une grande puissance régionale.
La demande espagnole en emplois est en progression. Après les femmes de ménage en 2004, c’est le tour aux métiers de la restauration. Ainsi, 19 jeunes ont été dernièrement sélectionnés pour travailler dans trois chaînes de restauration rapide à Séville. Les jeunes sont originaires de différentes régions du Maroc, essentiellement de Tanger et Tétouan.
L’opération était pilotée, côté marocain, par la délégation de l’Anapec à Tanger et une délégation d’employeurs espagnols.
Les entretiens de sélection ont été effectués durant la deuxième semaine de septembre dans les locaux de l’Anapec à Tanger. “Les employeurs espagnols ont été tellement satisfaits du profil qu’ils ont demandé de prévoir une deuxième liste de 16 candidats en réserve”, note Latifa Rebbaj, directrice de l’Anapec Tanger.
Pour le mois de mars 2006, il est prévu de lancer une deuxième vague de candidatures pour pourvoir une cinquantaine de postes. “La demande est venue de la part des employeurs qui ont formulé un besoin dans ce sens”, explique encore Rebbaj.
La demande espagnole est centrée essentiellement sur des postes de serveur, mais aussi de cuisinier. Selon un responsable espagnol, il est difficile de trouver du personnel qualifié avec une bonne formation pour ces emplois en Espagne, le niveau des salaires handicapant largement les nouvelles structures. Ces jeunes se joignent au groupe des 150 femmes de ménage envoyées en Espagne en 2004. L’opération avait été conclue pour le compte de l’Etat espagnol qui cherchait des aides ménagères pour personnes assistées.
L’opération rentrait dans le cadre de l’accord signé entre le Maroc et l’Espagne en 2001 portant sur l’emploi de main-d’œuvre marocaine en Espagne. Les tests de sélection ont eu lieu à Tanger et Fès, dans les locaux de l’Anapec.
Une équipe spéciale du ministère de l’Emploi, qui a fait le déplacement d’Espagne, avait effectué la sélection, épaulée par des responsables de l’ambassade espagnole à Rabat et des cadres de l’Anapec. “Le profil recherché, selon l’ambassade, est celui de femmes ayant une expérience dans le domaine du service à domicile et qui parlent espagnol”.
Pour couvrir les cinquante places requises, plus de 120 candidates ont été sélectionnées. Elles seront totalement prises en charge par l’Etat espagnol pendant trois mois. Et seront installées dans une résidence à Madrid, mais en fonction des besoins, elles pourront exercer dans n’importe quelle ville espagnole.
Après la première année, elles auront la possibilité de travailler dans d’autres secteurs. Les salaires ne dépasseront pas les 400 euros par mois, soit l’équivalent du Smig en Espagne, mais elles seront nourries et logées et auront droit à une couverture sociale, selon la loi espagnole.
La restauration est un métier en pleine expansion en Espagne et les besoins sont importants en emplois qualifiés. Des enseignes de restauration rapide telles que Pans & Company, l’équivalent espagnol de Subway, ont une politique stricte de réduction des coûts en ayant recours à des jeunes en quête d’un premier emploi.
L’Economiste
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