Une cinquantaine d’individus ont été arrêtés mercredi au Maroc lors d’une importante opération visant des membres présumés de groupes djihadistes.
L’intellectuel musulman suisse Tarik Ramadan a dénoncé les attentats terroristes du 16 mai à Casablanca, qui ont fait 45 morts, affirmant que certaines lectures du Coran étaient "inacceptables", a-t-on appris vendredi à Rabat. M. Ramadan a critiqué "ceux qui s’inspirent de l’islam pour commettre des actes de terreur", lors d’une conférence sur "l’islam et la modernité" organisée jeudi dans la capitale marocaine par la Fondation Allal El Fassi, du nom du fondateur du parti de l’Istiqlal. Cinq attaques suicide quasi simultanées avaient fait 45 morts et une centaine de blessés.
Elles ont été imputées à des mouvements islamistes marocains radicaux comme la Salafia Jihadia et Assirat Al Moustaqim (le Droit chemin). "Il y a des lectures inacceptables du Coran", a affirmé M. Ramadan devant quelque 500 personnes dont une grande partie de femmes. "La communauté internationale ne peut pas déligitimer plus de 1 milliard de musulmans pour des actes commis par une minorité", a-t-il dit. Il a appelé les musulmans à affronter la "colonisation intellectuelle" et à "balayer les préjugés et les idées préconçues".
Il faudrait, selon M. Ramadan, "cesser de critiquer le monde et rajeunir la pensée islamique". "Il y a un sérieux travail à faire quant au renouveau de la pensée", a-t-il dit en soulignant que la modernité n’était "pas incompatible avec l’islam". Tarik Ramadan, universitaire suisse, est le petit fils de Hassan El Banna, fondateur des Frères musulmans égyptiens. Il a été récemment au centre d’une vive polémique en France sur le communautarisme religieux.
MAP
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