Jusqu’à la seconde guerre du Golfe en 1990, le salafisme marocain était pacifique. La branche violente a vu le jour avec la diffusion des messages de l’ancien chef d’Al-Qaïda Oussama ben Laden et l’arrivée d’internet au Maroc, et s’est renforcée à la fin des années 1990, notamment à Casablanca, Fès, Tanger et Salé où des meurtres ont été commis par l’extrémiste Youssouf Fikri contre plusieurs personnes, dont un policier.
Mais ce sont les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis et l’invasion de l’Afghanistan, fief d’Al-Qaïda, qui ont donné l’impulsion définitive au salafisme au Maroc. Depuis lors, le groupe islamiste a commencé à être plus visible dans les rues et les mosquées du royaume pour endoctriner et recruter le plus de monde. Cette progression du mouvement a conduit aux attentats perpétrés par douze kamikazes le 16 mai 2003 à Casablanca, causant 45 morts dont des terroristes. Ce fut la pire attaque terroriste de l’histoire du Maroc.
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Après ces attentats, qui n’ont été revendiqués par aucun groupe djihadiste mais attribués à Al-Qaïda, l’État marocain a arrêté environ 3 000 salafistes et mis en place une politique de lutte antiterroriste plus dure. Il a également engagé des réformes visant à contrôler davantage les mosquées et le discours religieux. Malgré ces efforts, le royaume a encore subi un attentat à Casablanca en 2007, faisant un mort (un policier). En 2011, le printemps arabe éclate en Syrie, entraînant le départ de 2 000 Marocains vers ces zones de combat.
La même année, un djihadiste a tué 17 personnes, des touristes pour la plupart, dans un café de Marrakech. Depuis sa création en 2014, l’État islamique (EI) a mené deux attentats au Maroc dont le plus meurtrier en 2018 où deux touristes scandinaves ont été tuées dans les montagnes de l’Atlas. En mars, un agent de la circulation à Casablanca a été enlevé et tué par des terroristes de l’État islamique. Le Bureau central d’investigations judiciaires (BCIJ), créé en 2015, a déjà démantelé quelque 90 cellules terroristes.