Ces fonds correspondent à l’équivalent de 9% de notre PIB et à 25% de nos exportations. L’Espagne, récente destination des Marocains, continue sa percée pour se hisser à la 2e place, juste après la France avec 41,6% des transferts et devant l’Italie (12,4%). Avec une croissance annuelle moyenne de 41% sur les 5 dernières années, les transferts MRE restent un enjeu stratégique dans la politique de développement du pays.
Sur une durée plus longue, 10 ans, ces fonds ont connu une évolution importante passant de 19 milliards de DH en 1996 à plus de 40 milliards en 2005. Les fonds en provenance des pays de l’Europe du Sud enregistrent chaque année une importante progression. Les recettes MRE à partir de l’Espagne ont ainsi été de 5,1 milliards de DH en 2005. Sur les 11 premiers mois de 2006, ils ont atteint 47,5 milliards. La destination privilégiée des émigrés marocains reste l’UE qui regroupe, selon les statistiques de 2004, 86% de nos ressortissants.
Cet accroissement a été favorisé, d’une part, par un engagement de l’Etat, encourageant ce mouvement de fonds. D’autre part, la libéralisation de l’activité bancaire et financière a permis une forte implantation des banques marocaines à l’étranger et une offre plus variée de produits destinés à ce segment de clientèle.
Les recettes MRE revêtent donc une importance économique majeure pour le pays dans la mesure où elles confortent l’équilibre de la balance des paiements, soutiennent la position de la monnaie nationale et représentent une source de devises indéniable, permettant de faire face aux besoins d’importation. Sur la période 2001-2005, le rapatriement des fonds a permis de couvrir le deux tiers du déficit commercial du pays et 22,8% des importations.
Selon une étude de la BEI, le Maroc occupe le 4e rang mondial et le 1er dans la région MENA en ce qui concerne l’impact de ces fonds dans le financement de son économie.
L’Economiste - S. M.