Un premier bilan deux mois après l’ouverture d’"Allo... Info sida"

21 février 2003 - 14h55 - Maroc - Ecrit par :

Voilà bientôt 15 ans que l’ALCS, l’Association marocaine de lutte contre le sida a vu le jour. Fondée en 1988 par un groupe de médecins et chercheurs qui furent les premiers du Maghreb à réagir face à l’expansion de l’épidémie du sida, l’ALCS s’est depuis toujours consacrée au soutien des malades et à la prévention des risques de contamination par le VIH.

Partant, les deux cents membres actifs que compte aujourd’hui l’association ne pouvaient pas laisser passer ce 15ème anniversaire sans mettre en place un nouveau plan de prévention et de lutte contre le sida.

Ainsi, mercredi dernier, en présence de M. Yves Ferrarini, président de Sida Info Service (France), mais aussi des représentants de leurs partenaires marocains tels que les responsables de Maroc Telecom, Mme Hakima Himmich, présidente de l’ALCS, présentait à la presse un premier bilan d’activité de la ligne Azure marocaine "Allo... Info sida" ouverte par l’association il y a tout juste deux mois.

Après deux mois d’ouverture, la ligne "Allo... Info sida", qui se veut un service d’écoute, d’information et d’orientation sur toutes les questions liées au VIH/sida et aux hépatites accessible à tous et au moindre coût, a été fortement sollicitée par la population marocaine, preuve que sa création au Maroc était plus qu’une nécessité.

Ainsi, l’équipe d’écoutants professionnels de la ligne "éco" de l’ALCS a reçu 3318 appels en deux mois provenant des quatre coins du Royaume. La jeunesse marocaine s’est en effet montrée particulièrement sensible à l’ouverture de cette ligne et ce sont les 16-24 ans qui ont le plus composé le numéro Azur mis à leur disposition, et ce le plus souvent pour poser des questions basiques quant aux modes de transmission du VIH ou aux modes de protection à adopter face à la maladie. De telles questions ont bien montré que le déficit d’information quant à la protection face au VIH dont est victime la population marocaine est une terrible réalité.

Cependant, la ligne "Allo... Info sida" n’a pas seulement pour objectif d’informer sur les questions liées au VIH et autres MST (maladies sexuellement transmissibles), mais elle est aussi un moyen de soutien et d’accompagnement, dans le plus strict anonymat, de personnes atteintes par ces maladies.

Formidable outil de prévention et de réduction du risque et de la vulnérabilité des populations face à l’infection par le VIH, le principe de la ligne d’écoute et d’information gratuite ou à coûts réduits (tarif dégressif de 0,80 dirham la minute au Maroc, et ce quel que soit le lieu d’où l’on appelle) est encore très peu répandu en Afrique. Au Maghreb, et ce avant l’ouverture d’"Allo... Info sida", seule l’Egypte avait déjà instauré ce type de ligne, quant à l’Afrique de l’Ouest, seuls la Côte d’Ivoire, le Cameroun et le Niger ont adopté ce principe. Pourtant, aujourd’hui, sur les 40 millions de personnes infectées par le VIH dans le monde, 25,3 millions vivent sur le continent africain et sur 10 femmes infectées dans le monde 8 sont africaines. Une politique de prévention des risques d’infection par le VIH d’envergure s’impose donc avec acuité en Afrique.

La création d’"Allo... Info sida" répond donc à une véritable nécessité et concerne directement un problème de santé public de premier plan. Il reste donc désormais à espérer que la ligne Azure soit à nouveau soutenue par les médias audiovisuels comme ce fut le cas lors de son lancement afin de toucher chaque jour un plus large public car la lutte contre le sida nous concerne tous.

Libération (Casablanca)

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Santé - Bilan - Hakima Himmich - Sida

Ces articles devraient vous intéresser :

Les joueurs marocains font la queue à l’infirmerie

Après l’euphorie de leur qualification aux quarts de finale de la coupe du monde, les joueurs marocains font face aux conséquences physiques.

Pénurie de médecins au Maroc : Le système de santé à bout de souffle

La pénurie de médecins persiste au Maroc. Par ailleurs, la réduction de la durée de formation en médecine suscite actuellement une vive protestation de la part des étudiants.

Le Covid-19 se rappelle au bon souvenir des Marocains

Après une période d’accalmie, le Maroc fait désormais face à une hausse des contaminations au Covid-19. Le ministère de la Santé a exprimé ses inquiétudes appelant les Marocains à respecter les recommandations.

Maroc : des substances toxiques dans les emballages alimentaires

Une récente étude a révélé la présence de substances chimiques per – et polyfluoroalkylées (PFAS) dans certains emballages alimentaires à usage unique au Maroc.

Diabète : les précautions pour passer un mois de Ramadan en toute sérénité

Le mois de Ramadan est un mois sacré pour les musulmans. Néanmoins, quelques précautions sont à suivre scrupuleusement par certaines personnes à risque souffrant de maladies chroniques, telles que le diabète.

Maroc : vers un congé menstruel pour les femmes ?

Le Maroc s’apprête-t-il à emboîter le pas à d’autres pays en octroyant aux femmes un congé menstruel ? Le sujet intéresse un groupe parlementaire qui a déjà déposé un projet de loi dans ce sens.

Le Maroc pleure la mort de la "fille de la lune" Fatima Ezzahra Ghazaoui

Fatima Ezzahra Ghazaoui, 31 ans, star marocaine des réseaux sociaux, a perdu son combat contre la Xeroderma pigmentosumn, une maladie génétique rare à l’origine d’une hypersensibilité aux rayonnements ultraviolets, qui interdit toute exposition au soleil.

Maroc : vers une hausse des taxes sur la chicha et les cigarettes électroniques

Le Maroc entend augmenter les taxes sur la chicha et les cigarettes électroniques. Une décision motivée, dit-on, par le souci de préserver la santé des consommateurs, notamment les jeunes Marocains.

Le Maroc forme 2800 médecins et 5600 infirmiers pour la médecine de famille

Afin de développer et consolider la médecine de famille en facilitant l’accès aux soins et services de santé aux Marocains, le gouvernement entend former 2800 médecins et 5600 infirmiers d’ici 2030.

Le Maroc teste un système de santé intelligent

Le Maroc prévoit d’installer un « système de santé intelligent » dans les centres de santé des régions de Rabat-Salé-Kénitra (16), Fès-Meknès (15), Beni Mellal-Khénifra (11) et Draâ-Tafilalet (11). Cette première phase du projet devrait nécessiter un...