Le député Kamal Ait Mik, membre du groupe parlementaire du Rassemblement national des indépendants (RNI) à la Chambre des conseillers, a relevé des erreurs dans l’écriture des mots amazighs sur les panneaux de signalisation routière.
Quelque 200 militants de la cause berbère réunis vendredi en congrès à Casablanca (100km au sud de Rabat) ont observé une minute de silence à la "mémoire de leurs frères kabyles victimes de la répression armée en Algérie".
Les délégués de l’association Tamaynut ("renouveau" en tamazight, la langue berbère) entendaient ainsi exprimer leur "totale solidarité" avec les Kabyles algériens, une des composante du peuple berbère, présent dès l’Antiquité en Afrique du Nord et dont les 20 millions de descendants se répartissent sur six pays (Maroc, Algérie, Mali, Niger, Tunisie, Libye).
"Nous envisageons de multiplier les actions de solidarité en faveur de nos frères kabyles, le peuple amazigh (berbère, NDLR) n’a pas de frontière", a déclaré à l’Associated Press Ahmed Arechmouch, membre du bureau de Tamaynut.
Cette réunion, seulement tolérée par les autorités marocaines, visait par ailleurs à réclamer "la reconnaissance du tamazight comme langue officielle au Maroc comme condition nécessaire à l’édification d’un Etat de droit".
L’arabe est la seule officielle du Maroc comme en Algérie, où l’officialisation du tamazight figure parmi les priorités du mouvement de contestation qui agite la Kabylie depuis un an et qui a fait une centaine de morts parmi les manifestants.
"Nous demandons au gouvernement de prendre en considération la réalité marocaine", a déclaré Ahmed Arechmouch, "mais les choses ne changent pas, il y a encore une véritable discrimination de l’identité amazigh".
En absence de statistiques officielles, les sociologues estiment que 12 des 30 millions de Marocains sont d’origine berbère, notamment répartis entre les montagnes du Rif et de la chaîne de l’Atlas.
Les militants les plus radicaux de la cause amazigh au Maroc -qui ont brisé un tabou en mai 2001 en manifestant dans les rues de Rabat en scandant notamment "Il faut corriger l’histoire : nous ne sommes pas des Arabes"- plaident désormais ouvertement pour la création d’un parti politique berbère dans la perspective des élections législatives de septembre prochain.
Le roi Mohammed VI, dont la mère est d’origine berbère et qui a fait de la régionalisation du royaume une des priorités affichées de son règne, avait annoncé en juillet la création d’un Institut royal de la culture amazigh, qui a notamment pour but de renforcer "le processus d’intégration du tamazight" dans le système éducatif.
Ces articles devraient vous intéresser :