Valence frappée par le Dana : de folles rumeurs accusent le Maroc

La dépression Dana a déjà fait au moins 200 morts en Espagne. À Valence, des rumeurs folles soutiennent qu’elle est une « attaque météorologique HAARP » provenant du Maroc. Le HAARP, entendez High-Frequency Active Auroral Research Program, est un projet scientifique américain qui étudie l’ionosphère à l’aide de signaux radio qui, assurent les experts, ne peuvent affecter le climat sur la terre.

« Les rumeurs qui sont devenues virales prétendent que le DANA dont souffre Valence est une attaque climatique fabriquée par le Maroc pour attaquer ses concurrents agricoles espagnols à travers ce projet. C’est faux, évidemment. Le projet HAARP existe, mais les signaux radio envoyés dans l’ionosphère ne sont pas capables de manipuler le temps de quelque manière que ce soit ; Il faudrait beaucoup plus d’énergie pour le faire. C’est un canular qui a été fabriqué pendant longtemps avec d’autres phénomènes météorologiques », explique à La Ventana, Marc Amorós, journaliste spécialisé dans la désinformation.

À lire : Le Maroc impacté par la dépression « Dana » venue d’Espagne

D’autres rumeurs ont également fait état de la destruction de quatre réservoirs d’eau dans la Communauté valencienne, du fait des inondations. Ces informations sont fausses, précise-t-on. Il en est de même de la rumeur d’une coupure d’eau prolongée en raison d’une défaillance du canal Júcar-Turia. Face à ces rumeurs, il est urgent d’apporter l’information scientifique aux populations, estime le journaliste scientifique Javier Guerrero. « Je crois que l’éducation scientifique est importante, il est important d’avoir des médias véridiques qui ne transmettent pas ce type de canular ».

Parlant du Dana, le journaliste espagnol révèle que « c’est une tragédie qui a été prédite depuis des mois. J’ai parlé à des scientifiques de la NASA qui le disent depuis mars, avril, mai : avec les records de chaleur en Méditerranée et dans l’Atlantique, le carburant de la vapeur d’eau dans la péninsule ibérique est terriblement élevé. On savait qu’un tel phénomène pouvait se produire, ce n’est pas quelque chose de naturel, nous l’alimentons avec le changement climatique ».