Les intérêts espagnols en Afrique du Nord seraient-ils menacés ? C’est en tout cas la crainte de l’Espagne après l’annonce du Qatar de fournir un nouvel Air Force One au président américain Donald Trump. Conscient du rôle discret de médiateur joué par ce pays du Golfe dans la pacification des relations entre le Maroc et l’Algérie, la péninsule redoute que ce partenariat entre le Qatar et les États-Unis ne le desserve dans le conflit au Sahara, analyse El Debate.
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L’Espagne s’est retrouvée, malgré elle, au milieu de deux rivaux : le Maroc et l’Algérie. La péninsule ibérique a subi la colère de l’Algérie qui a suspendu son contrat gazier et rompu ses relations diplomatiques, après que Pedro Sanchez a exprimé son soutien au plan marocain d’autonomie du Sahara, considéré comme « la base la plus sérieuse, réaliste et crédible » pour résoudre ce conflit. En signant en 2022 avec le Qatar un partenariat stratégique, l’Espagne pensait renforcer sa présence dans la région et contourner les tensions avec Rabat et Alger.
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L’Espagne craint de se retrouver dans une position encore plus délicate si un rapprochement entre le Qatar et les États-Unis s’opérait. Le Qatar pourrait devenir le véritable arbitre du conflit du Sahara, reléguant l’Espagne à un rôle encore plus secondaire dans une question qu’elle considère comme vitale pour sa sécurité nationale. Ce renforcement des liens entre Doha et Washington pourrait modifier l’équilibre délicat que l’Espagne a cherché à maintenir en Afrique du Nord.