La région du Rif est une destination estivale évidente pour de nombreux Néerlandais d’origine marocaine ayant des racines dans la région, mais la hausse des prix rend un tel séjour plus difficile, explique Soehayla Halouchi, correspondante internationale de la NOS, dans le NOS Radio 1 Journaal. Elle évoque d’abord les billets d’avion qui ont considérablement augmenté. « Rien que les billets d’avion depuis les Pays-Bas coûtent en été entre 800 et 900 euros, alors qu’en dehors de l’été on parle d’un maximum de 300 euros », a-t-elle précisé.
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Les prix des plats, spécialement destinés aux touristes, flambent. « On y vend aussi des classiques néerlandais. Sur la corniche d’Al Hoceïma, il y a par exemple des restaurants ouverts par des Néerlandais d’origine marocaine, comme Het Hoekje, où l’on peut acheter une frikandel speciaal pour 4,50 € ou un sandwich à la saucisse grillée pour 7,00 €. Ce sont des prix vraiment inédits au Maroc », précise encore Halouchi.
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Outre les MRE, la population souffre également de la cherté de la vie. La hausse des prix a également des conséquences pour les locaux, car ce n’est pas seulement l’hôtellerie-restauration destinée aux touristes qui devient plus chère, mais aussi les courses ordinaires, explique Halouchi, rappelant que « le Rif fait partie des régions les plus pauvres du Maroc, c’est historiquement une zone vraiment marginalisée. C’est pourquoi beaucoup d’habitants se plaignent des prix, surtout sur le marché. »
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Un homme résidant à Nador a, dans une vidéo devenue virale parmi les Rifains au Maroc et à l’étranger, crié à l’indignation. À Melilla – l’enclave espagnole située à vingt kilomètres – un café coûte un tiers du prix d’un café à Nador, alors que les gens sur ce territoire espagnol gagnent trois fois plus, s’est-il plaint. « Et il y a beaucoup d’autres personnes en colère à cause de la hausse des prix en été », ajoute Halouchi.
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Pourquoi les fluctuations de prix sont beaucoup plus importantes dans le nord du Maroc que dans d’autres régions du pays, où les touristes viennent toute l’année et où les prix sont plus stables ? « Cela s’explique par le fait que la région du Rif dépend en réalité de ces deux mois de vacances d’été. La région affiche le taux de chômage le plus élevé du Maroc, avec 25 %, et même 37 % chez les jeunes », est-il précisé.