Maroc/USA : libre-échange pour attirer les investisseurs américains

17 février 2004 - 23h41 - Monde - Ecrit par :

L’accord de libre-échange négocié avec les Etats-Unis doit essentiellement permettre au Maroc d’attirer les investissements américains, a déclaré lundi le ministre marocain des Finances, Fathallah Oualalou, lors d’une conférence de presse à Rabat.

Cet accord, en cours de négociation entre Rabat et Washington, devrait en principe être signé au mois d’avril ou mai. Il fait l’objet de vives inquiétudes de professionnels marocains qui craignent les conséquences de l’accord sur le textile, la culture et la santé.

"Ce qui nous intéresse, c’est améliorer l’attractivité pour les investissements américains", a notament déclaré M. Oualalou en réponse à une question.

"Je pars de la situation actuelle où le Maroc effectue 70% de ses échanges commerciaux avec l’Europe et quelque 4% avec les Etats-Unis", a ajouté M. Oualalou, rappelant que le Maroc n’est pas un pays pétrolier.

Les Américains mesurent l’étroitesse du marché marocain mais s’intéressent au fait que "le Maroc est capable de se réformer et de se moderniser". Ils devraient, après le Maroc, conclure des accords similaires avec des pays méditerranéens et du Proche-Orient, a-t-il assuré.

"L’accord de libre-échange avec les Etats-Unis est une bonne chose, l’ouverture se fera, et il faut qu’elle soit voulue et non pas subie", a souligné le ministre en estimant que "l’essentiel est d’améliorer les performances de la maison Maroc".

L’hebdomadaire marocain Tel Quel (indépendant) a estimé lundi que le Maroc pourrait "payer cher" sa politique d’ouverture aux grands acteurs économiques mondiaux, citant les Etats-Unis, mais aussi l’Union européenne.

"Faute de garde-fous et de négociations transparentes, le coût de l’ouverture risque d’être très élevé" a estimé ce journal craignant notamment le "coût social" du libre-échange avec les Etats-Unis.

"Le Maroc n’a même pas laissé les militants qui s’inquiètent pour l’avenir le dire haut et fort" a accusé l’hebdomadaire, en allusion à la dispersion violente, le 28 janvier à Rabat, de manifestants réunis pour dénoncer les conséquences possibles de l’accord avec Washington.

AFP

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