L’Espagne a stoppé ses importations d’électricité du Maroc. Une taxation de l’UE en vue ?

9 avril 2019 - 16h40 - Espagne - Ecrit par : Bladi.net

Les normes environnementales pourraient valoir à l’électricité marocaine exportée vers l’Espagne une taxation de la part de l’UE. L’Espagne a même stoppé ses importations d’électricité marocaine après un remue-ménage ayant eu lieu en ce sens, en Espagne et même au sein de l’Union Européenne. Electricité polluante ? Taxe à payer !

La qualité des efforts fournis par les centrales thermiques marocaines de Safi et Jerada font envisager à l’UE des mesures antidumping préalables à toute importation par un de ses pays membres d’électricité provenant du Maroc. En l’occurrence, des taxes !

Jeune Afrique écrit : « L’Espagne a coupé court à ses importations d’électricité marocaine le 3 avril, juste après la médiatisation par le magazine El Periódico de la Energía du nouveau sujet de réflexion de la commission européenne. Celle-ci planche sur une mesure antidumping, qui pourrait se concrétiser par une taxation de l’électricité importée de pays extérieurs à l’Union européenne (UE), notamment du Maroc, où les normes environnementales ne sont pas les mêmes qu’à l’intérieur de l’UE ».

La production d’électricité marocaine produirait selon les chiffres donnés 3,5 fois plus de CO2 que celle usuellement produite en Espagne. Donc le coût est inférieur. Notamment car l’électricité marocaine n’est soumise (dans le territoire marocain) à aucune taxe d’émission de carbone (« en vigueur sur l’électricité européenne », indique Jeune Afrique). Donc plus de taxes pour ceux qui en sont « privés » afin de rééquilibrer les choses.

Jeune Afrique, entre autres, pointe du doigt l’Espagne : « Il semble donc que l’Espagne profitait de la production plus polluante d’électricité marocaine pour alimenter ses réseaux, alors qu’elle est engagée dans un plan de « décarbonisation » sur son territoire et envisage de fermer la majorité de ses centrales à charbon d’ici 2025 ».

Une résolution à deux poids deux mesures, semble être la philosophie de cette critique.

A savoir que jusqu’en juillet 2018 c’était le Maroc qui importait son électricité de l’Espagne (grâce à deux câbles d’interconnexion sous-marins) et que la donne a changé en novembre 2018 quand le Maroc a mis en service deux nouvelles centrales à Charbon, à Safi et Jerada, et que l’Espagne a commencé à mettre ses usines thermiques de production d’électricité progressivement « à la retraite ». Le Maroc est devenu exportateur, l’Espagne importatrice.

Mais nous ne parlons tout de même pas des mêmes quantités… Le Maroc avait en 2017 importé 5690 GWh, et 3515 GWh en 2018 (les importations ont cessé bien avant la fin de l’année). Par contre, selon Jeune Afrique : « depuis novembre 2018, la péninsule ibérique a importé du Maroc 443 GWh d’électricité, contre 154 GWh pour l’année 2018 et seulement 3 GWh en 2017 ». Taxes en vue tout de même !

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