Restauration au Maroc : des faillites en série qui inquiètent
Au Maroc, les professionnels avancent plusieurs facteurs pour expliquer les faillites en série dans le secteur de la restauration.
La fermeture en série des franchises dans les grandes villes du Maroc inquiète Mohamed el Fane, le président de la Fédération marocaine de la franchise (FMF). Il appelle l’État à soutenir ce secteur qui se meurt.
De plus en plus de magasins de franchises ont fermé depuis plusieurs mois dans les grandes villes comme Casablanca, Rabat, Marrakech, Tanger et Agadir, qui se distinguent par leur attractivité commerciale et touristique. « Si cette tendance se poursuit, nous nous acheminons vers un risque de 10 à 15 % de fermetures de magasins dans le secteur des franchises », craint Mohamed el Fane qui souligne que des secteurs essentiels de l’économie marocaine ont été affectés par ces faillites en série.
Le président de la Fédération marocaine de la franchise (FMF) informe que près de 20 000 magasins de restauration, Fast-Food, Prêt à porter, cosmétiques, accessoires, fitness ont déposé le bilan pour diverses raisons. « Les dépôts de bilan sont consécutifs à la baisse du chiffre d’affaires, la conjoncture et le marasme économique, l’inflation, la baisse du pouvoir d’achat, la pression fiscale, droits de douane prohibitifs, perturbations au niveau des circuits d’approvisionnement, augmentation des charges et coûts opérationnels… », explique-t-il à Maroc Diplomatique.
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La hausse d’environ 40 % des frais douaniers au cours des quatre dernières années, a particulièrement touché les importateurs qui ont dû augmenter les prix de vente de leurs produits, ce qui impacte forcément le prix d’achat de ces produits par le consommateur final, ajoute el Fane, soulignant que la hausse des loyers a également pénalisé les commerçants qui se sont retrouvés dans l’incapacité de payer les redevances et royalties et d’améliorer leur image de marque (branding).
Pour changer la donne, Mohamed el Fane appelle les autorités locales à « mener une politique de grande ampleur pour soutenir les commerçants en leur octroyant tous les outils nécessaires à leur viabilité ». La solution à cette situation « serait une initiative nationale, une coopération tripartite englobant l’État, les bailleurs et les commerçants », tranche le président de la FMF, invitant l’État à alléger les charges fiscales des commerçants et baisser les tarifs douaniers, les bailleurs à baisser leurs loyers et les commerçants dont les magasins sont fermés à les louer à d’autres enseignes.
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