Les hôteliers marocains souffrent à cause d’Expedia

18 juillet 2020 - 09h00 - France - Ecrit par : S.A

Expedia, l’une des plateformes de distribution digitale des hôtels userait de subterfuges pour en rajouter aux difficultés des hôteliers marocains dont l’activité a été durement touchée par la crise sanitaire.

Alors que Olivier Pernoud, directeur des marchés pour la partie Nord de l’Europe chez Expedia déclarait à TourMaG que l’entreprise avait mobilisé environ 250 millions d’euros «  pour aider et venir en soutien à la fois de nos partenaires (les hôteliers), des destinations et de l’industrie dans son ensemble  », des pratiques malsaines sont étrangement développées.

«  Il y a eu des changements de règles de façon unilatérale, sans qu’aucun recours ne soit possible, c’est assez cocasse. Avec le virus, ils nous ont demandé d’assouplir nos règles de réservation », explique un hôtelier marocain ayant requis l’anonymat. «  Ils nous ont dit que ce serait bien de proposer des vouchers, sauf que nous avons dû faire toute la relation commerciale, même pour des billets non remboursables. Mais l’histoire ne s’arrête pas là, car Expedia s’est permis d’émettre des vouchers sans rien nous demander », dénonce le professionnel.

À en croire cet hôtelier, l’entreprise étrangle «  les hôtels, car nous avons intérêt à mettre en place ces vouchers que si et seulement si nous avons la trésorerie, à l’image des compagnies aériennes ou des agences de voyages ». Mais la réalité est tout autre. Les hôteliers gèrent ainsi la relation client sans disposer de liquidités alors que la commission de base (20%) leur est appliquée. «  Ils parlent de nous comme des partenaires, pour nous appâter, puis une fois dans la machine, nous n’avons plus prise sur quoi que ce soit », se plaint-il.

L’autre problème qui froisse les hôteliers, c’est qu’ils n’arrivent pas à joindre des responsables. «  Un responsable local m’a alors communiqué un numéro pour que je puisse exposer mon problème, sauf que je tombe sur un centre d’appels avec des réponses automatisées et écrites », confie le professionnel.

«  Ce genre de pratique en France, je ne dis pas que c’est impossible, mais cela fait quelques années que nous n’en avons plus entendu parler. Sachant qu’ils sont sous enquête des autorités de la concurrence en Europe, je pense que cela relève plutôt du contexte marocain  », estime Jean-Baptiste Pieri, le patron de l’association des hôteliers du golfe d’Ajaccio.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : France - Hôtellerie

Ces articles devraient vous intéresser :

Le Maroc, votre prochaine destination de vacances ?

Le Maroc a accueilli 8,9 millions de visiteurs au cours du premier semestre de 2025, soit une hausse de 19 % représentant 1,4 million de touristes supplémentaires par rapport à la même période de 2024. Des chiffres qui confirment la position de leader...

Pourquoi les touristes marocains boudent les hôtels cette année

Le secteur hôtelier est en souffrance au Maroc cet été. Les professionnels du secteur se plaignent de la faible affluence notée, comparativement aux autres établissements d’hébergement touristique.

Maroc : où sont passés les MRE cet été ?

Les Marocains résidant à l’étranger (MRE) se font rares cet été sur les plages désertes et dans les hôtels. Une situation qui inquiète les professionnels du tourisme.

Airbnb enlève le Sahara au Maroc

Plus de mentions « Maroc » sur les emplacements situés au Sahara où Airbnb, plateforme communautaire permettant de mettre en relation des voyageurs avec des entreprises hôtelières (hôtels, gîtes, chambres d’hôtes), propose ses services.

Maroc : une seconde vie pour les hôtels fermés

Dans la perspective de l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations (CAN 2025) et de la Coupe du monde 2030, le gouvernement d’Aziz Akhannouch travaille à redynamiser le secteur de l’hôtellerie.

Accor ouvre de nouveaux hôtels au Maroc

La co-organisation du Mondial 2030 par le Maroc, l’Espagne et le Portugal aiguise les appétits du groupe hôtelier français Accor qui prévoit d’élargir son offre au royaume.

Hôtels et couples non mariés au Maroc : une loi pour mettre fin aux refus ?

Suite à la controverse générée par l’obligation faite aux clients de certains hôtels de présenter un contrat de mariage, le groupe du Mouvement Populaire à la Chambre des représentants a proposé une loi visant à intégrer l’état civil sur la carte...

Les hôtels marocains ont affiché complet

En 2024, Les hôtels ont fait le plein au Maroc. Fatim-Zahra Ammor, ministre du Tourisme, de l’Artisanat et de l’Economie sociale et solidaire, a présenté le bilan.

Hôtels, riads et Airbnb  : bientôt tous contrôlés au Maroc

Le Maroc s’apprête à rendre obligatoires les visites mystères dans tous les établissements touristiques, hôtels classés comme locations informelles. Ces contrôles surprise visent à uniformiser le classement en étoiles et à garantir une qualité de...

Trop chers, les Marocains se détournent des hôtels

En cette période estivale, de nombreuses familles marocaines optent pour la location d’appartements journaliers, particulièrement dans les villes côtières. Cette tendance, largement motivée par des raisons économiques, s’explique notamment par la...