Maroc : la nouvelle taxe de solidarité dénoncée par les syndicats

28 octobre 2020 - 00h00 - Economie - Ecrit par : Bladi.net

L’Union marocaine du travail (UMT) a dénoncé la cotisation sociale de solidarité contenue dans le projet de Loi de finances 2021. Elle a notamment évoqué une injustice fiscale, basée sur un système de deux poids deux mesures.

Le gouvernement de Saad Eddine El Otmaniest pointé du doigt par l’UMT, pour avoir violé les engagements pris. L’exécutif a promis de soumettre les projets de loi aux syndicats et aux acteurs économiques pour consultation avant leur transfert devant le Parlement. Ce qui n’a pas été le cas en ce qui concerne le PLF 2021 transmis “sans la consultation de personne”, fait savoir Hespress.

L’UMT estime que le gouvernement cible la classe ouvrière et frappe son pouvoir d’achat. Ce qui compromet les équilibres financiers et comptables au détriment des dimensions sociales et sociétales. En outre, le syndicat marocain a fait savoir que cette taxe enfonce la grande catégorie des salariés dans la précarité. Ce point de vue de l’UMT découle du fait que cette cotisation sociale de solidarité ne cible que les secteurs publics et privés et ce à 73%. Ce qui n’est pas le cas de ceux ayant des revenus dans l’immobilier, l’agriculture et les professions libérales qui bénéficient du système de déclaration libre et flexible pour réduire leurs obligations fiscales. De ce fait, le gouvernement montre donc son incapacité à élargir l’assiette fiscale, soutient ce syndicat.

Au regard de cette démonstration pour contester la décision du gouvernement, l’UMT rejette catégoriquement cette nouvelle mesure fiscale considérée comme une réduction non déclarée de salaire. Mieux, l’UMT pense que cette cotisation perpétue le sentiment d’injustice au sein de la large catégorie des salariés. Ce partenaire syndical préconise donc d’introduire une taxe sur la fortune et d’axer les bénéficiaires des biens du pays. L’UMT invite le gouvernement à prendre en compte les recommandations du dernier un débat sur l’élargissement de l’assiette fiscale, afin de reconsidérer le taux des impôts sur les revenus (IR).

D’ores et déjà, l’Union marocaine du travail appelle à l’ouverture de véritables consultations sur l’élargissement et la généralisation de la protection sociale. Elle invite également le gouvernement à créer de nouveaux mécanismes de financement.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Union marocaine du travail - Saâdeddine El Othmani - Loi de finances (PLF 2025 Maroc)

Aller plus loin

Maroc : le gouvernement maintient les subventions de produits alimentaires

En 2021, les produits alimentaires de base continueront d’être subventionnés, même si une chute de 10% est attendue cette année dans le Royaume.

Au Maroc, les syndicats demandent une prorogation de l’indemnité covid-19

Alors que l’indemnité covid-19 accordée aux salariés et familles nécessiteuses prend fin le 30 juin, les syndicats demandent au conseil du gouvernement et au Comité de veille...

Au Maroc, la hausse des droits d’importation va plomber l’investissement

Alors que l’économie durement touchée par le Covid-19 reprend timidement, le conseil du gouvernement a introduit une hausse des droits d’importation de 30 à 40% dans le projet...

Ces articles devraient vous intéresser :

Fonctionnaires marocains : des coûts salariaux de plus en plus insoutenables ?

Au Maroc, les quelque 570 917 fonctionnaires publics devraient coûter 180,27 milliards de dirhams à l’État en termes de salaire en 2025, ce qui représente 10,96 % du PIB et près de 53 % de l’investissement prévu. Des dépenses qui pèsent lourd sur les...

Maroc : indignation après l’assassinat d’une enseignante par un élève

Au Maroc, la Fédération nationale de l’enseignement (FNE, affiliée à l’Union marocaine du travail) appelle à une mobilisation forte et immédiate après l’agression violente d’une enseignante par un élève ayant entraîné la mort de celle-ci.

Netflix, Spotify... Le Maroc serre la vis

Selon la loi de finances 2024, les fournisseurs de services non-résidents au Maroc ont désormais l’obligation de s’enregistrer sur la plateforme dédiée et d’obtenir un identifiant fiscal.

Maroc : du nouveau pour l’impôt sur les sociétés

Au Maroc, les Groupements d’intérêt économique (GIE) et les Sociétés en participation paieront désormais l’impôt sur les sociétés. La mesure est entrée en vigueur depuis le 1ᵉʳ janvier 2025.

Jeux de hasard : un débat houleux au Maroc

Des députés ont exprimé leur inquiétude quant à l’imposition d’une taxe sur les jeux de hasard, craignant que cette mesure prévue dans le projet de loi de finances 2025 ne conduise à une légalisation de la pratique de ces jeux chez les mineurs, ainsi...

Contribuables marocains : régularisez votre situation avant le 31 décembre 2024

La Direction générale des impôts (DGI) invite les contribuables concernés par la mesure relative à la régularisation volontaire de leur situation fiscale, réinstaurée par la Loi de Finances 2024 à régulariser leur situation au plus tard le 31 décembre...

Pour la Coupe du monde 2030, le Maroc booste les villes hôtes

Le Projet de loi de finances (PLF) 2025 prévoit une enveloppe de 10 milliards de dirhams pour développer les infrastructures dans les villes qui accueilleront les matchs de la Coupe du monde 2030, indique la note de cadrage présentée par Aziz...

Du changement pour le statut d’auto-entrepreneur au Maroc

Le statut d’auto-entrepreneur au Marocfait l’objet de débats au Parlement. En cause, l’équilibre fragile entre simplification administrative et lutte contre les dérives fiscales.

Bonne nouvelle pour les salariés marocains

Les salariés marocains peuvent se frotter les mains. Des mesures fiscales qui leur sont favorables sont consignées dans le projet de loi de finances (PLF-2025).

Jeux de hasard au Maroc : mauvaise nouvelle pour les joueurs

Au Maroc, les bénéfices tirés des jeux du hasard seront désormais soumis à l’impôt sur le revenu. C’est la conséquence directe de certains amendements du Projet de Loi de Finances 2025 par la Chambre des conseillers.