La Réunion de haut niveau avec le Maroc ravive les tensions entre Pedro Sanchez et Podemos

12 janvier 2023 - 23h20 - Espagne - Ecrit par : P. A

Les ministres espagnols Yolanda Díaz, Ione Belarra et Alberto Garzón, membres du parti Podemos et des partis de gauche, ne prendront pas part à la Réunion de haut niveau entre l’Espagne et le Maroc, prévue les 1ᵉʳ et 2 février à Rabat. Le parti avait critiqué la décision de Sanchez de soutenir le plan marocain d’autonomie du Sahara.

Pedro Sanchez et 10 ministres se rendront à Rabat pour participer à cette rencontre de haut niveau entre l’Espagne et le Maroc, a indiqué mercredi José Manuel Albares, le ministre espagnol des Affaires étrangères. Les ministres, membres de Podemos et d’autres partis de gauche, ne seront pas présents. Il s’agit de Yolanda Díaz, la deuxième vice-présidente de l’Exécutif et chef du parti travailliste ; d’Ione Belarra, la ministre des Droits sociaux et de l’Agenda 2030, et secrétaire générale de Podemos ; d’Alberto Garzón, le ministre de la Consommation et leader de la Gauche unie, et de Joan Subirats, le ministre des Universités et représentant des communes au sein du gouvernement.

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Ainsi, seuls les ministres membres du parti socialiste espagnol prendront part à ce sommet avec le Maroc, qui marquera une étape importante dans la nouvelle relation entre les deux pays, ouverte en mars après l’envoi d’une lettre de Pedro Sanchez à Mohammed VI dans laquelle il exprimait le soutien de l’Espagne au plan marocain d’autonomie du Sahara. Un changement de position qui a été vivement critiqué par presque tous les acteurs politiques espagnols (partenaires et opposition) et provoqué des tensions avec l’Algérie qui a suspendu le traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération avec l’Espagne.

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Yolanda Díaz avait dénoncé le caractère unilatéral de cette décision, soulignant qu’à aucun moment Sanchez ne les a informés de cette décision « incohérente » ni cherché à échanger avec son parti sur cette question. Podemos, ERC et EH Bildu (les deux derniers, partenaires parlementaires du gouvernement) ont même présenté au Congrès des députés une proposition non législative pour dénoncer cette « opacité » dans la prise de cette décision. Tous les groupes, à l’exception des socialistes (PSOE), Vox et Ciudadanos (abstention) ont voté en faveur de cette proposition qui soutenait clairement l’autodétermination du Sahara et appelait à « une solution politique juste, réaliste, viable, durable et mutuellement acceptable au Sahara », dans le cadre des Nations Unies.

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