« L’accord militaire israélo-marocain est une réalisation importante »

13 décembre 2021 - 07h20 - Maroc - Ecrit par : S.A

L’écrivain Elie Podeh, professeur au Département d’études islamiques et moyen-orientales de l’Université hébraïque de Jérusalem estime que l’accord militaire israélo-marocain est une avancée importante.

« Le ministre de la Défense Benny Gantz est arrivé au Maroc le 24 novembre pour signer un accord de coopération militaire entre les deux pays. À ce jour, aucun autre État arabe n’a signé publiquement d’accord militaire avec Israël. Même l’Égypte et la Jordanie, ainsi que d’autres États arabes qui maintiennent une coopération en matière de sécurité avec Israël, le font clandestinement », fait remarquer le professeur Elie Podeh, dans une tribune publiée par The Jerusalem Post.

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Selon lui, la relation d’Israël avec le Maroc est longue, riche et multidimensionnelle, consistant en une coopération diplomatique, de renseignement, militaire et civile. « Alors que les relations officielles étaient menées en secret, les relations civiles étaient en partie publiques et ont même été élargies et approfondies ces dernières années », explique-t-il, ajoutant que la coopération entre les deux pays remonte aux années 1960 sur fond de menaces partagées, en premier lieu égyptiennes sous l’ancien président Gamal Abdel Nasser.

« Israël a également aidé le Maroc contre un autre ennemi commun, l’Algérie. L’organisation de l’immigration juive clandestine du Maroc vers Israël a également conduit à un resserrement des liens de sécurité », poursuit l’auteur de The Decline of arabic unity, rappelant qu’à partir des années 1970, le roi Hassan II, servait de médiateur en secret entre Israël, l’Égypte, la Syrie et l’OLP. Selon Elie Podeh, Israël a également aidé le royaume dans sa lutte contre le Polisario, protégé de l’Algérie. Cette aide « consistait principalement en des conseils sur la mise en place d’une barrière de sécurité dans la zone du Sahara dont le Maroc a pris le contrôle », rappelle-t-il.

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« L’accord militaire israélo-marocain est une réalisation importante, d’autant plus qu’Israël n’était pas tenu de payer pour cela. Il ne faut pas se précipiter pour tirer des conclusions sur d’autres arènes et États, car il faut se rappeler que les relations israélo-marocaines étaient un cas spécial et différent, et le restent à ce jour », conclut l’universitaire.

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