L’actrice marocaine Laila Rouass au coeur d’une polémique en Grande-Bretagne

31 juillet 2024 - 15h00 - Culture - Ecrit par : S.A

Alors que le concours de danse télévisé « Strictly Come Dancing » de la BBC est touché ces derniers mois par des accusations de violences sur le tournage, une dispute historique entre le mannequin et actrice britannique d’origine marocaine Laila Rouass et son ancien partenaire de danse Anton Du Beke a refait surface la semaine dernière, suscitant la réaction de la Marocaine. Celle-ci tente de couper court à la polémique.

« Il y a eu beaucoup de spéculations au cours des deux dernières semaines au sujet de prétendues plaintes que j’ai déposées auprès de la BBC concernant mon passage chez Strictly. […] Je n’avais pas l’intention de faire une déclaration, mais je pense maintenant que c’est nécessaire, car au cours des dernières semaines, il y a eu de fausses accusations, des abus en ligne et du harcèlement visant moi et ma famille », a déclaré Laila Rouass dans un post sur son compte Instagram. En 2009, l’actrice britannique d’origine marocaine a participé à l’émission Strictly Come dancing de la BBC avec comme partenaire de danse Anton Du Beke. Sa participation a été toutefois entachée par des incidents. Anton l’a fait pleurer lorsqu’il lui a dit qu’elle « ressemblait à une p*** » pendant la répétition. À l’époque, Anton avait également osé une plaisanterie sur l’héritage nord-africain de Laila. Il lui avait demandé si elle était une terroriste. Les relations entre les danseurs s’étaient dégradées, mais pas pour longtemps. « Je voudrais revenir sur ces incidents. Oui, Anton a utilisé des mots désobligeants et c’était inacceptable. Oui, Anton s’est excusé publiquement auprès de moi. Par-dessus tout, et surtout, je ne crois pas qu’Anton soit raciste ou islamophobe. Si j’avais pensé qu’il l’était, j’aurais refusé de danser avec lui », a expliqué l’actrice, assurant qu’à aucun moment elle n’a été agressée physiquement, émotionnellement, sexuellement ou verbalement par son ancien partenaire de danse.

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« Strictky est une émission que j’ai toujours aimée, alors quand on m’a proposé d’y participer, j’étais ravie. Quand j’ai été mise en duo avec Anton, j’ai su que j’étais entre de bonnes mains, a confié Laila. Le spectacle demande beaucoup de temps et d’énergie. Anton et moi répétions 7 jours sur 7, environ 6 à 7 heures par jour. C’était à ma demande et Anton se rendait disponible à ces moments-là. À aucun moment je ne me suis sentie obligée par Anton ou par les producteurs de prolonger les répétitions. » Cette réaction de l’actrice intervient à un moment où l’image de Strictly a été ternie ces derniers mois par des accusations de pressions excessives, voire de violences de la part de deux des danseurs professionnels qui s’entraînent puis dansent en duo avec des célébrités novices de la discipline. « Je fais cette déclaration, car je ne veux pas détourner l’attention de ceux qui ont courageusement dénoncé les abus présumés qu’ils ont subis dans l’émission, a encore expliqué Laila. Je ne veux pas que mon expérience soit mêlée à des allégations extrêmement graves et dérangeantes de la part d’autres candidats. L’attention doit rester centrée sur eux et sur leurs histoires, car leurs histoires comptent. Leurs histoires doivent être traitées et faire l’objet d’une enquête. » Selon elle, il serait également moralement répréhensible de laisser les spéculations sur Anton se poursuivre.

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L’actrice prend la défense de son ancien partenaire de danse : « Il serait injuste qu’Anton perde son gagne-pain, sa réputation et sa crédibilité à cause d’un incident qui s’est produit il y a 15 ans et qui, à ma connaissance, ne s’est pas reproduit depuis. Les chasses aux sorcières ont des conséquences de grande envergure et durables. Je ne peux pas, en toute bonne foi, continuer à faire des suppositions. » Elle admet toutefois que les expériences qu’elle a personnellement entendues de la part d’autres candidats « sont extrêmement préoccupantes et éclipsent de loin » les siennes. « Il va sans dire que je n’ai pas déposé de plainte officielle auprès de la BBC concernant Anton et que je n’ai pas l’intention de le faire. Je suis néanmoins ouverte à toute discussion avec la BBC sur son devoir de vigilance », a poursuivi la Marocaine, indiquant qu’elle soutient et soutiendra toujours les défenseurs de la lutte contre les abus. Elle envoie de l’amour et de la force aux victimes des abus et dit espérer que leurs histoires seront entendues et que beaucoup de choses seront apprises. Laila exhorte en outre la BBC à prendre ses responsabilités. « Tout abus, de quelque nature que ce soit, doit être pris très au sérieux. C’est pourquoi je vous exhorte à vous concentrer sur ces allégations importantes afin que l’émission apporte des changements efficaces et satisfaisants », a-t-elle conclu.

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