Tanger : une élue en prison pour fraude et escroquerie au visa
La vice-présidente de l’arrondissement de Bni Makada, à Tanger, vient de faire les frais de l’affaire de fraude au visa Schengen qui a touché le consulat d’Espagne à Tanger.
La police marocaine enquête sur une affaire de fraude dans la délivrance de visas Schengen aux Marocains au consulat général d’Espagne à Tanger. Deux employées espagnoles du consulat et deux intermédiaires marocains seraient impliqués.
La police marocaine soupçonne dans cette affaire deux employées espagnoles du consulat, Teresa G., secrétaire du consul, et María G., responsable des visas, ainsi que deux Marocains qui auraient servi d’intermédiaires, Asma B. A. E., propriétaire d’une agence de voyage et Abderrahim Z., journaliste détenant également la nationalité espagnole. Les deux Marocains travaillent au sein du conseil municipal de Tanger, indiquent des sources proches de l’enquête à El Español.
Selon les premiers éléments de l’enquête, l’agence propose aux Marocains désireux de s’installer en Espagne des visas en échange de 15 000 euros. Mais après coup, ces derniers constatent qu’il s’agit en réalité de visas Schengen dont la durée ne dépasse pas 90 jours. Ils sont contraints de revenir au Maroc après un séjour de trois mois en Espagne, ou choisissent parfois de vivre illégalement dans la péninsule.
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La propriétaire de l’agence de voyage fait signer des faux contrat de travail aux intéressés, perçoit les 15 000 euros et Abderrahim Z., chargé de communication à la mairie de Tanger, dépose ces documents falsifiés au consulat et se charge de toute la procédure. Ce système mis en place par le réseau a été dénoncé par une victime qui a porté plainte auprès de la police, avec des preuves à l’appui dont des audio WhatsApp, ce qui a conduit à l’ouverture de l’enquête.
Le consul général d’Espagne à Tanger, Alfonso Manuel Portabales, serait également impliqué dans l’affaire, à en croire l’un des audios dans lequel l’intermédiaire demandait 3 000 euros supplémentaires à la plaignante, prétendant que le consul, qui est nouveau, devait recevoir « sa part pour la signature » de son contrat. Une plainte a également été déposée contre les deux employées espagnoles du consulat. Les enquêteurs ne savent pas encore combien de faux visas ont pu être délivrés, mais estiment le nombre de victimes « considérable ».
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