« À ma connaissance, il n’y a pas de saisonnalité dans l’accord. Il y a des échanges et un accord qui prévoit qu’à partir d’un certain tonnage il y a des droits de douane qui s’appliquent pour les productions, et comme pour n’importe quel pays. Aucun accord, ni aucune autre décision ne bloquent l’exportation de tomates, tout comme aucun accord ne bloque les importations de blé que nous réalisons toute l’année », a expliqué Rachid Benali dans un entretien accordé à franceinfo en marge de la participation du Maroc au Salon international de l’agriculture. Il estime « qu’on a trop focalisé sur la tomate. Il y a d’autres échanges entre la France et le Maroc. »
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Selon certaines personnes, le Maroc exporte trop de tomates cerises vers l’Europe depuis 2018 -environ 150 000 tonnes chaque année- alors que l’accord ne concernait que la tomate dite « classique ». Le président de la Confédération marocaine de l’agriculture et du développement rural reconnaît « qu’on a multiplié ces exportations par deux et demi. Mais on pourrait dire la même chose au niveau des importations de blé. Le Maroc continue à être demandeur, et demandeur d’autres produits, avec derrière l’enjeu du réchauffement climatique. En France, que ce soit pour le lait ou la viande, vous avez un potentiel énorme. C’est un potentiel dont on doit profiter. » Ce qui compte pour lui, « c’est de réellement développer les échanges. »
Benali écarte toutefois la signature d’un nouvel accord entre les deux pays. « Non, pas de changement d’accord. Le Comité (qui réunit les filières françaises et marocaines, ndlr) va simplement se réunir pour prendre des décisions, mettre en œuvre les procédures habituelles, mais il n’y a pas de renégociations d’accords prévues, loin de là. Ce sont simplement des discussions qui vont permettre de mieux formaliser les échanges et les partenariats. » Même les actions de la Coordination rurale, une organisation de droite réunissant des agriculteurs français, contre les tomates marocaines ne sape pas l’optimisme de Benali. « Je vois l’avenir en rose. Il y a un potentiel énorme, et des changements climatiques qui nous touchent tous. »
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« Ces changements climatiques, nous devons les transformer en plus et non pas en moins, a-t-il estimé. Parce qu’on parle de la tomate aujourd’hui, mais si nous avons certes des conditions climatiques qui nous permettent d’avoir de meilleurs rendements au niveau de sa production, du côté de la France, c’est la même chose avec le blé encore une fois. » Benali a en outre tendu la main aux agriculteurs français : « C’est ce que je dis aux agriculteurs : venez investir au Maroc, on pourra travailler tous ensemble. On doit vraiment partager avec les Français. »