Tomates marocaines : la colère monte chez les producteurs français

20 mai 2025 - 14h00 - Economie - Ecrit par : S.A

En France, les Jeunes Agriculteurs des Pyrénées-Orientales et FDSEA 84 poursuivent leur croisade contre les importations de tomates marocaines.

Les Jeunes Agriculteurs des Pyrénées-Orientales et FDSEA 84 ont décidé de mener la vie dure aux tomates marocaines. Une vingtaine de producteurs de tomates et surtout de tomates cerise du Vaucluse et des Bouches-du-Rhône ont mené une opération de sensibilisation dans l’hypermarché Carrefour Courtine, en périphérie d’Avignon. « Avec vos tomates marocaines, vous nous tuez », lance un producteur au responsable du rayon fruits et légumes de la grande surface. Il explique que « nos tomates cerises coutent 15 fois plus cher à produire (15 € contre 1 € l’hectare), et on arrive quand même à les proposer à seulement 30 centimes de plus la barquette ».

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Dans le viseur de ces producteurs français, les enseignes « qui n’offrent à leurs clients que des tomates cerises marocaines en catégorie 1ᵉ prix ». « Il y a des enseignes qui jouent le jeu, en proposant aussi des tomates françaises en gamme 1ᵉ prix. Et d’autres pas », assure le même intervenant. Il ajoutera : « À 99 cts depuis 10 ans, les tomates cerises marocaines sont vendues à prix coutant. Les distributeurs se rémunèrent avec la marge exorbitante qu’ils appliquent aux tomates françaises ».

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Certes ces producteurs français reconnaissent que la concurrence étrangère est légale, mais ils dénoncent une concurrence déloyale en raison de marges abusives dans la grande distribution. « Ces produits, souvent venus de pays à bas coûts, sont préférés par les centrales d’achat qui misent sur le moins-disant, sans considération pour la production nationale », dénoncent-ils. Face à cette concurrence étrangère, les syndicats demandent que leurs produits soient mis en avant avec des marges faibles pour les rendre plus compétitifs. Dans ce sens, ils appellent à repenser les politiques d’achat.

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