Un pédophile condamné à 20 ans de prison au Maroc
Le pédocriminel de Lissafa a été condamné, ce 3 mars, à une peine maximale de 20 ans de prison pour viol sur mineures.
L’écrivain et militant des droits de l’Homme, Ahmed Assid invite la société marocaine à briser les tabous sur la pédophilie. Son appel intervient dans un contexte où le débat sur la peine de mort gagne du terrain, après le meurtre du petit Adnane.
Des cas de pédophilie se succèdent encore suite au viol et la mort du petit Adnane à Tanger. Une affaire qui a d’ailleurs alerté l’opinion publique. La presse a encore couvert d’autres affaires similaires, dont l’arrestation d’un imam accusé d’avoir abusé de plusieurs enfants dans son village. Ainsi, c’est à cause de la "Hchouma" que l’imam pédophile récemment interpellé dans la région de Tanger, a agressé impunément des élèves de son école coranique pendant des années, a affirmé Me Abdel Moneim Al-Rifai.
L’avocat représente les premiers parents qui ont porté plainte en accusant l’imam d’avoir abusé de leur fille de 7 ans. Les familles des cinq autres filles âgées de 7 à 17 ans se sont aussi adressées à la justice. Bien que les parents étaient au courant depuis longtemps, ils ont préféré garder le silence. De l’Intervention de l’avocat, on retient que l’indignation suscitée par l’affaire Adnane a sans doute poussé le village à briser le silence.
Jusqu’à présent, une forme d’indulgence collective a permis à un autre imam de la région de Marrakech d’être condamné à "seulement cinq ans de prison" en 2017 pour des agressions sexuelles sur sept mineures, selon le militant de l’association marocaine des droits de l’homme, Omar Arbib. "Certains habitants du village avaient même demandé que l’affaire soit classée pour ne pas exposer d’autres victimes, sous prétexte de protéger leur réputation", a-t-il souligné. De plus, "chaque jour, nombre de coupables de viol échappent à la justice après abandon de la plainte par les parents de la victime, en contrepartie d’une compensation financière ou d’un mariage de la honte », s’indigne Amina Bouayach, la présidente du Conseil national des droits de l’homme. Elle affirme que l’urgence est de réformer le Code pénal marocain, et durcir les sanctions contre la pédophilie, pour limiter les abandons de poursuites, rapporte h24info.
L’écrivain et militant des droits de l’homme, Ahmed Assid quant à lui, se concentre sur la peine de mort. Selon lui, la peine de mort « est une fuite en avant pour ne pas ouvrir un vrai débat sur les causes profondes des abus sexuels sur les enfants et de la tolérance tacite qui protège les agresseurs ». Il a affirmé que « le silence de la société marocaine sur les questions sexuelles, dans les familles, et donc l’absence du débat public, favorisent l’impunité des pédophiles et la non-dénonciation des abus ».
Le ministre d’État aux droits de l’Homme, Mustapha Ramid, dans le sillage de l’affaire de Adnane, avait annoncé fin septembre, des concertations pour « examiner les éventuelles lacunes des lois ». Par ailleurs, des appels ont été lancés pour développer l’éducation sexuelle dans les familles et dans les programmes scolaires où le sujet n’est pas abordé, pour mieux lutter contre ces agressions.
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