« L’Algérie sera très attentive à ce qui va se passer », confient à El Independiente des sources proches des autorités algériennes, espérant une défaite du parti de Pedro Sanchez (PSOE) et un changement à la Moncloa pour amorcer un timide dégel des relations entre les deux pays. Dans cette crise avec l’Espagne qui dure depuis 14 mois, l’Algérie a décidé de renforcer ses liens avec le Portugal dans les domaines de l’énergie et du transport maritime. En témoigne le déplacement la semaine dernière du président algérien Abdelmadjid Tebboune à Lisbonne.
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La Moncloa s’est « alignée [sur le Maroc] sur la question du Sahara occidental avec des attitudes secrètes qui engagent sa responsabilité », a récemment indiqué le président algérien, attribuant l’hostilité actuelle envers l’Espagne à « la position individuelle » de Pedro Sanchez. Au lendemain du changement de position sur le Sahara, l’Algérie avait suspendu son traité de bon voisinage et de coopération avec l’Espagne, fermant de fait son marché aux entreprises espagnoles et obligeant les entreprises algériennes à se tourner vers l’Italie, l’Allemagne et le Portugal.
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Alger prétend entretenir de bonnes relations avec les autres partis politiques. Dans une interview accordée l’année dernière, Nuñez Feijóo, le président du Parti populaire (PP) s’est engagé à « rétablir les relations avec l’Algérie ». « C’est un héritage que nous ont laissé tous les premiers ministres précédents. Ils ont tous eu de bonnes relations (avec l’Algérie). C’est un pays avec lequel nous avions un traité d’amitié », avait-il déclaré. Dans le même temps, il entend « renforcer les liens de voisinage, de réciprocité, d’honnêteté et de loyauté entre le Maroc et l’Espagne ».
Pour les observateurs et les analystes, le PP ne peut pas revenir sur le changement de position sur le Sahara sans ouvrir une nouvelle crise avec le Maroc. Les autorités algériennes attendent de voir si ce parti, une fois à la Moncloa, parviendra à changer cette position et à revenir à la « neutralité active » et historique de l’Espagne, rappelant les bonnes relations à l’époque de José María Aznar qui affrontait le Maroc au sujet de ses revendications sur l’îlot de Perejil (Leila).