L’Algérie exige des négociations directes entre le Maroc et le Polisario

L’Algérie, soutien du Polisario contre le Maroc, estime que l’organisation des tables rondes pour régler le conflit du Sahara s’est avéré « contre-productive » et fait une proposition à l’envoyé spécial de l’ONU, Staffan de Mistura.

Staffan de Mistura, envoyé spécial de l’ONU pour le Sahara occidental, a rencontré lundi Ramtane Lamamra, ministre algérien des Affaires étrangères dans le cadre de la tournée qu’il a entamée dans la région pour approfondir les consultations avec toutes les parties impliquées. Les deux personnalités ont discuté des perspectives d’une reprise des négociations avec l’appui de l’ONU. Selon Alger, l’organisation des « tables rondes » entre le Maroc, le Front Polisario, l’Algérie et la Mauritanie à Genève en 2018 et 2019 après une résolution de l’ONU se sont avérées « contre-productives ». Fort de ce constat, le voisin de l’Est propose des négociations directes entre Rabat et le mouvement indépendantiste « dans l’objectif de parvenir à une solution politique juste, durable et acceptée par les deux parties, garantissant au peuple sahraoui l’exercice de son droit inaliénable et imprescriptible à l’autodétermination, conformément aux résolutions pertinentes de l’ONU et sa doctrine en matière de décolonisation », précise la diplomatie algérienne dans un communiqué.

Après Alger, Staffan de Mistura devrait se rendre en Mauritanie le 10 septembre 2022, pour mener des « consultations avec toutes les parties concernées, en vue de réaliser des progrès constructifs dans le processus politique au Sahara occidental », a déclaré son bureau. L’envoyé spécial de l’ONU pour le Sahara occidental a déjà effectué une visite dans les camps de Tindouf (Algérie) suivie d’une rencontre avec des responsables du Front Polisario dont un entretien privé avec Brahim Ghali, son secrétaire général, ainsi qu’une visite à Rabat en juillet dernier. Il présentera le mois prochain un rapport sur cette tournée lors d’une séance du Conseil de sécurité.