Le soutien du roi Mohammed VI a été sollicité par le Président guinéen, Alpha Condé, pour un troisième mandat présidentiel. Cette demande place le Royaume dans une situation délicate, en raison du chaos que cela peut entraîner dans le pays et de l’apparition de nouveaux foyers d’instabilité en Afrique de l’Ouest.
Selon "La Lettre du Continent", Nasser Bourita, le Ministre marocain des Affaires étrangères, n’est pas contre un troisième mandat du Président guinéen, allié du Royaume chérifien dans la région sud. Mais, aucune décision n’a été avancée, tant que la France et les États-Unis ne se sont pas prononcés sur le sujet.
Ayant brigué deux mandats successifs depuis 2010, le Président guinéen souhaiterait se présenter à l’élection présidentielle pour la troisième fois. Il va ainsi à l’encontre de l’article 27 de la Constitution guinéenne, qui stipule qu’ "en aucun cas, nul ne peut exercer plus de deux mandats présidentiels, consécutifs ou non".
La Guinée est au bord d’une crise politique depuis que le Président et son parti ont décidé une réforme de la Constitution, afin qu’Alpha Condé puisse se présenter à un troisième mandat en 2020. Le Ministre de la Justice a déposé sa démission. Des opposants, des syndicalistes et des membres de la société civile ont créé le Front national pour la défense de la Constitution. Plusieurs associations de défense des droits humains ont exprimé leur désaccord ainsi que les conséquences politiques du projet.
Selon le journal "Le Monde", des chocs politiques entre les pro et les anti-nouvelle Constitution deviennent évidents, à la lumière de la situation actuelle dans le pays. Ceci risque d’entraîner des foyers d’instabilité aussi bien en Guinée que dans la région, ajoute le quotidien, qui recommande aux alliés du pays de sortir de l’ombre et de déconseiller à Alpha Condé de chercher à briguer un nouveau mandat présidentiel.
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