Quelque 45 ONG marocaines et de la diaspora demandent au roi Mohammed VI de déclarer férié le « Yennayer » ou Nouvel an amazigh, célébré le 13 janvier de chaque année.
Il semblerait cette fois que cela devienne sérieux. Le "dégel" entre le Maroc et l′Algérie, annoncé avec le fracas habituel par les officiels des deux bords, a une durée de vie... inhabituelle
Des "dégels", il y en a en souvent eu, avant que le blizzard ne ressouffle aussitôt. Il s′est toujours trouvé, à chaque fois qu′un officiel algérien parlait de ses "frères" marocains sur un ton conciliateur, un quelconque général pour concocter un incident diplomatique qui remettait tout en question...
Sauf que cette fois, les indices s′accumulent pour démontrer que les pouvoirs civil et militaire algériens sont à peu près d′accord sur la nécessité de rapprocher les positions des deux parties. A cet égard, La Gazette du Maroc a décroché un scoop authentique en interviewant le mythique général Khaled Nezzar, ancien numéro 1 de la hiérarchie militaire algérienne. Selon lui, les responsables de son pays sont désormais "plus disposés" (que d′habitude ?) à trouver une solution où il n′y aurait "ni vainqueur ni vaincu". De plus, a-t-il ajouté sans évoquer le leitmotiv usuel du "droit des peuples à l′autodétermination", "l′Algérie n′a pas besoin d′un nouvel Etat à ses frontières". Certes, le porte-parole de son gouvernement a mollement relativisé la portée des paroles du général Nezzar, rappelant qu′il était à la retraite, et que par conséquent, ses propos n′engageaient que lui. Un "responsable" anonyme parmi nos voisins s′est même enhardi à déclarer au quotidien Achark al Awssat : "l′Algérie a ses instances et ses institutions qui s′occupent des questions diplomatiques et il n′y a pas lieu de commenter les déclarations de personnes étrangères à ces institutions". Mais oui, mais oui... Nul n′ignore que Nezzar reste, à aujourd′hui, le "parrain" et le porte-parole de ce que les opposants algériens (en exil) n′hésitent pas à qualifier de "mafia des généraux". Mafia ou pas, ce sont les généraux qui tiennent les rennes de l′Algérie, et ils ont donné un signal fort. Peut-être, justement, parce qu′il leur a été soufflé par plus fort qu′eux : la France. Le président Chirac n′avait-il pas, il y a deux semaines devant l′assemblée nationale algérienne, appelé au "renforcement du dialogue" entre le Maroc et l′Algérie ?
Ajoutons à cela la récente visite dans l′oriental, du roi Mohammed VI dont le timing n′était certainement pas innocent, et la constitution d′un "collectif Sahara Maghreb", initié par le publicitaire Noureddine Ayouche, réputé proche du roi - même si on compte dans ses rangs des Anis Balafrej, Bachir Rachdi ou autres Kamal Lahbib, militants convaincus des droits humains qui n′ont jamais été tendres envers le makhzen. Objectif du collectif, qui compte bientôt "élargir son cercle maghrébin" : prôner une solution "sans vainqueur ni vaincu". Heureuse coïncidence lexicale...
A suivre avec attention.
source : www.telquel-online.com
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