Attentats de Madrid : 29 accusés, majoritairement marocains !

16 février 2007 - 00h00 - Espagne - Ecrit par : L.A

Le procès des attentats de Madrid s’est ouvert ce jeudi sous haute surveillance policière. 29 accusés, pour la plupart marocains, comparaissent dans cette affaire. L’un des cerveaux présumés des attaques de 2004, qui a dans un premier temps refusé de répondre aux questions, a par la suite décidé de ne s’adresser qu’à ses avocats.

29 accusés, 600 témoins, 100 experts, plusieurs centaines de policiers… C’est le bilan chiffré de l’ouverture, ce jeudi, à la Haute cour de justice, du procès des attentats de Madrid du 11 mars 2004, qui ont coûté la vie à 191 personnes et blessé 1 824 autres. Majoritairement marocains, les suspects, inculpés pour appartenance à une organisation terroriste et/ou meurtre, comparaissent dans le box blindé des accusés. Parmi eux, des petits délinquants embrigadés pour mener une guerre sainte et sept principaux instigateurs des attaques, revendiquées par le groupe terroriste Al-Qaida. Des attaques qualifiées par le quotidien espagnol El Pais de « plus grand massacre islamiste en Europe ».

Rabei Ousmane Sayed Ahmed, dit « Mohammed l’Egyptien », compte parmi les gros bonnets. A l’ouverture du procès, s’exprimant en arabe, il a expliqué : « Monsieur le président, avec tout le respect, je ne reconnais aucune des accusations, aucune des dénonciations. (…) Et avec tout le respect, monsieur le président et messieurs les magistrats, je ne vais répondre à aucune question, même à celles de mon avocat ». Le principal accusé, qu’un enregistrement incrimine, a toutefois revu sa décision et décrété qu’il ne parlererait qu’avec ses défenseurs.

Les arrestations continuent

Le procès, retransmis en direct à la télévision et sur Internet, doit notamment déterminer comment la cellule terroriste s’est développée sur le sol espagnol. Des éléments de réponse figurent d’ores et déjà dans l’imposant dossier d’accusation (quelque 100 000 pages). Selon le document, le trafic de drogue (haschisch, ecstasy) a permis de financer la dizaine d’attentats qui se sont produits quasi-simultanément dans quatre trains de banlieue se dirigeant vers la gare madrilène d’Atocha. Pour obtenir les explosifs, les terroristes, qui voulaient punir l’engagement de troupes espagnoles en Irak, sont entrés en contact avec des mineurs des Asturies. Neuf Espagnols comparaissent d’ailleurs dans ce cadre.

Le procès devrait durer six mois et le verdict pourrait tomber en octobre. Mais tous les complices n’ont pas encore été arrêtés : la police a mis la main sur six personnes qui auraient aidé des responsables à prendre la fuite.

Afrik.Com - Habibou Bangré

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Madrid - Terrorisme - Al Qaïda - Droits et Justice

Aller plus loin

Attentats de Madrid : deux Marocains seront libérés cette année

Trois des 18 condamnés pour les attentats de Madrid sortiront de prison cette année. Il s’agit d’Antonio Toro, Rachid Aglif et Mohamed Bouharrat. Les principaux accusés finiront...

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : les casinos sous haute surveillance

Dans le cadre de la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, les services compétents du ministère de l’Intérieur ont effectué des missions de contrôle dans sept casinos entre avril et septembre 2024, et démantelé plusieurs...

Une cellule préparant des attentats au Maroc démantelée

Le Bureau central des investigations judiciaires (BCIJ), se basant sur des informations fournies par la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST), a annoncé le démantèlement d’une cellule terroriste liée à l’organisation Daech. Cette...

Coup de filet au Maroc contre une cellule terroriste planifiant des attaques

Cinq individus, âgés entre 22 et 46 ans, soupçonnés d’appartenir à l’organisation terroriste Daesh et de préparer des attentats contre des installations vitales et des institutions sécuritaires, ont été arrêtés par les forces de sécurité marocaines.

Maroc : un ministre veut des toilettes pour femmes dans les tribunaux

Le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, s’est indigné face à l’absence de toilettes pour les femmes dans les tribunaux, ce qui selon lui constitue un « véritable problème » pour les détenues.

Affaire de viol : Achraf Hakimi devant le juge

L’international marocain du Paris Saint-Germain, Achraf Hakimi, a eu affaire à la justice ce vendredi matin, en lien avec une accusation de viol portée contre lui.

Mohamed Ihattaren rattrapé par la justice

Selon un média néerlandais, Mohamed Ihattaren aurait des démêlés avec la justice. Le joueur d’origine marocaine serait poursuivi pour agression et tentative d’incitation à la menace.

Maroc : Vague d’enquêtes sur des parlementaires pour des crimes financiers

Une vingtaine de parlementaires marocains sont dans le collimateur de la justice. Ils sont poursuivis pour faux et usage de faux, abus de pouvoir, dilapidation et détournement de fonds publics.

Au Maroc, le mariage des mineures persiste malgré la loi

Le mariage des mineures prend des proportions alarmantes au Maroc. En 2021, 19 000 cas ont été enregistrés, contre 12 000 l’année précédente.

Les cafés et restaurants menacés de poursuites judiciaires

Face au refus de nombreux propriétaires de cafés et restaurants de payer les droits d’auteur pour l’exploitation d’œuvres littéraires et artistiques, l’association professionnelle entend saisir la justice.

Hassan Iquioussen vs Gérald Darmanin : la justice se prononce aujourd’hui

Le tribunal administratif de Paris examine l’arrêté d’expulsion de Hassan Iquioussen, pris par le ministère de l’Intérieur, Gérald Darmanin, en juillet 2022. Cette audience déterminante permettra de statuer sur la possibilité de l’imam de revenir en...