Immobilier : Constructions controversées à Tanger
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Malgré la mise à l’écart, la protection civile continue de siéger au sein de la commission d’instruction qui conduit le processus d’octroi des autorisations de construire. Ce qui, en réalité, constitue un non-respect de la décision du règlement général de construction.
À la commission d’instruction des dossiers pour l’octroi de l’autorisation de construire, la lenteur est encore de mise. Ceci, malgré la réforme apportée et censée corriger la situation. D’après plusieurs promoteurs interrogés par La Vie Eco, cette lenteur de la procédure est due en partie, à la présence des services de la protection civile au sein de la commission d’instruction des dossiers.
Les promoteurs déplorent la situation et l’expliquent par "l’application d’un référentiel en déconnexion avec la réalité du marché marocain, du manque d’effectif ou encore de compétences". La décision de la réforme, publiée dans le règlement général de la construction, et relative aux autorisations d’urbanisme, devrait faire la joie des acteurs du secteur. Quant au relais, il devrait être assuré par les bureaux d’études spécialisés en sécurité incendie et accrédités par l’État. Cependant, cette transition se fait toujours attendre. À en croire ces acteurs, "on a le don de mettre en place des lois, sans prévoir les mesures nécessaires pour qu’elles entrent en application".
Il s’agit là d’une situation qui n’arrange guère les affaires des porteurs de projets, promoteurs immobiliers et maîtres d’ouvrage. Laquelle situation, due à la réticence de l’État, a d’ailleurs fait l’objet d’une réunion tenue entre l’ordre des architectes et Haiker, adjoint au maire de Casablanca, souligne la même source. Et de préciser que, d’après les conclusions de cette réunion, il a été retenu que "pour le moment, la protection civile continuera à siéger aux commissions jusqu’à nouvelle instruction".
Par ailleurs, d’autres lacunes expliquent cette situation, dont entre autres l’exigence du ministère de l’Équipement de disposer d’un certain nombre d’ingénieurs spécialisés dans la sécurité incendie afin de mettre à leur profit un processus de formation. Selon Faouzi, directeur général du Bureau d’études sécurité incendie environnement (BESIE), déjà accrédité auprès de l’État et opérant depuis plusieurs années, "cette validation est matérialisée par l’obtention d’un brevet qui est, précisons-le, difficile à décrocher". A cela, appuie-t-il, il faut ajouter une expérience de l’ingénieur en question de 3 ans avec des références solides. "Ce n’est qu’à ce moment-là que le bureau peut déposer son dossier et obtenir son accréditation, après passage auprès d’une commission", conclut-il.
Ce sont autant de difficultés qui expliquent l’existence de seulement 2 bureaux d’études accrédités par l’État, à savoir, BESIE et Casavigilance. D’où la nécessité de réviser le guide élaboré par la protection civile", propose l’un des acteurs.
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