Le débat sur l’avortement relancé au Maroc
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Le Mouvement Alternatif pour les Libertés Individuelles (MALI) a mis en place un fonds qui permettra aux femmes d’éviter les avortements clandestins aux lourdes conséquences. C’est le moyen trouvé par le mouvement pour aider les femmes malgré les restrictions imposées par le Covid-19.
Pour pousser le plus de personnes à contribuer à cette cagnotte, MALI a fourni plusieurs chiffres clefs sur l’avortement à l’échelle mondiale. Selon ces statistiques présentées, 25 millions d’avortements non sécurisés sont pratiqués dans le monde, tandis qu’une femme meurt toutes les 9 minutes des suites d’un avortement à risque. De plus, 97% des avortements non-sécurisés sont pratiqués dans les pays en développement, ou encore en Afrique, le risque de décéder suite à un avortement non sécurisé est très élevé.
En ce qui concerne le Maroc, le MALI fait savoir qu’on y compte 800 avortements clandestins ou à risque par jour, selon des chiffres de l’Association marocaine de lutte contre l’avortement clandestin (AMLAC). Un chiffre record pour un pays très conservateur, connu pour sa défense pour la dépénalisation de l’avortement et le droit des femmes de disposer pleinement de leur corps. Le mouvement rappelle qu’au Maroc « l’accès aux soins et à la santé fait partie des droits auxquels des milliers de femmes sont privées, surtout celui très controversé sur la santé sexuelle et reproductive". Le MALI pense que la crise sanitaire liée au Covid-19 et les mesures de confinement ont « eu un impact dramatique sur l’accès à l’avortement, surtout dans les pays comme le Maroc où l’avortement est restreint ou interdit ».
Au Maroc, l’avortement est autorisé que lorsque la grossesse représente un risque pour la femme. Il s’agit là d’une IMG, Interruption médicale de grossesse ou avortement « thérapeutique » et non d’une Interruption Volontaire de Grossesse, sévèrement punie par la loi. Le Code pénal Marocain prévoit des sanctions allant jusqu’à 2 ans de prison pour une femme qui pratique un avortement, de 1 à 5 ans pour quiconque pratique un avortement sur autrui, de 10 à 20 ans s’il y a décès de la patiente et jusqu’à 30 ans s’il y a récidive.
Selon Ibtissame Lachgar, militante des droits humains et féministe marocaine qui avait co-fondé le mouvement, MALI se bat pour les droits sexuels et reproductifs depuis sa création. Mais en ce qui concerne la dépénalisation de l’avortement et la lutte pour l’avortement sécurisé, elle est récente et cela a démarré en 2012 avec Women on Waves. Elle signale que des pilules abortives ont été distribuées à de nombreuses femmes mais puisque la pilule n’est plus vendue, cette action devient de plus en plus difficile.
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