Maroc : vers une libéralisation partielle de l’avortement

15 janvier 2020 - 18h50 - Maroc - Ecrit par : G.A

Le Maroc, à travers la commission de la justice et de la législation, fait un grand pas vers la reconnaissance, dans certains cas, de l’avortement. Ainsi, le projet de loi modifiant le code pénal permet l’avortement en cas de viol et d’inceste, de malformations du fœtus ou de troubles mentaux de la mère.

L’attente a été longue mais les groupes parlementaires pro-gouvernementaux ont pu faire des concessions sur les amendements apportés au projet de loi modifiant le code pénal. Les membres de la commission de la justice et de la législation ont, eux aussi, réussi à aplanir leurs divergences sur les articles relatifs à la légalisation de l’avortement et à la pénalisation de l’enrichissement.

Même si l’avortement ne sera pas punissable si la grossesse survient à la suite d’un viol ou d’un inceste, il faudrait néanmoins que l’interruption soit pratiquée par un médecin exerçant dans un hôpital public ou une clinique agréée. Et avant de pratiquer une telle opération, il faut que la victime présente une attestation d’ouverture d’une procédure judiciaire délivrée par le procureur général du roi et validant la plainte après enquête. Et ce n’est pas tout. Le médecin sollicité devra informer le délégué du ministère de la Santé auprès de la province ou de la préfecture, avant toute intervention. La femme enceinte devra, en outre, être informée par le médecin ou l’assistante sociale des possibilités juridiques qui lui sont offertes pour la prise en charge de l’enfant, ainsi que des risques de cette opération, rapporte le360.

Cette libéralisation partielle de l’avortement est bien encadrée par des dispositions qui contraignent la femme à apporter un document inattaquable prouvant qu’elle a le droit de bénéficier d’une interruption de grossesse. Par exemple, après la 12ᵉ semaine, les dispositions du projet de loi prévoient que l’avortement ne soit pas pratiqué. Le projet de loi exige que l’hôpital public et les cliniques mandatés tiennent un registre dûment signé par le procureur du roi près le tribunal de première instance, précise la même source.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Avortement - Parlement marocain

Aller plus loin

Maroc : une cagnote pour sécuriser l’avortement des femmes

Le Mouvement Alternatif pour les Libertés Individuelles (MALI) a mis en place un fonds qui permettra aux femmes d’éviter les avortements clandestins aux lourdes conséquences....

Salé : un avortement tourne au drame dans une clinique privée

Deux personnes ont été présentées devant le parquet général près de la cour d’appel de Rabat pour répondre du décès d’une jeune femme ayant succombé à un avortement. Il s’agit...

La mort d’une Marocaine de 14 ans relance le débat sur l’avortement

Les associations de défense des droits des femmes ont appelé mardi à la dépénalisation de l’avortement au Maroc, après la mort d’une mineure de 14 ans des suites d’un avortement...

Le débat sur l’avortement relancé au Maroc

Une nouvelle proposition de loi sur l’avortement a été soumise il y a quelques jours au Parlement par le groupe du PPS. Elle entend non seulement réformer la loi sur...

Ces articles devraient vous intéresser :

Pilules abortives : le Maroc face à un gros problème

Des associations de défense des droits des consommateurs dénoncent la promotion sur les réseaux sociaux de pilules abortives après l’interdiction de leur vente en pharmacie, estimant que cette pratique constitue une « atteinte grave à la vie » des...

Un rapport accable Autoroutes du Maroc

La société nationale des autoroutes du Maroc (ADM) est confrontée à de grands défis au plan financier, humain et infrastructurel. C’est ce que révèle un rapport de la Commission des infrastructures de la chambre basse qui a formulé des recommandations...

Le gouvernement marocain accusé de gonfler les chiffres du tourisme

Les députés de l’opposition ont chargé le gouvernement lundi au parlement, lui reprochant notamment d’avoir pris en compte 50 % des Marocains résidant à l’étranger (MRE) dans les 17,4 millions de touristes arrivés dans le royaume en 2024.

Vers une meilleure protection des biens immobiliers des MRE au Maroc ?

Le groupe haraki à la Chambre des représentants œuvre pour le renforcement de la protection des biens des Marocains résidant à l’étranger (MRE).

Maroc : les parlementaires traqués

Au Maroc, le bureau de la Chambre des représentants renforce la traque contre les députés absentéistes en faisant installer des caméras de nouvelle génération dans l’enceinte de l’institution.

Maroc : la retraite à 65 ans ?

Alors que les députés de l’opposition rejettent le projet du gouvernement d’Aziz Akhannouch de porter l’âge de la retraite à 65 ans, Younes Sekkouri, le ministre de l’Intégration économique, de la Microentreprise, de l’Emploi et des Compétences, dément...

Le train (et le TGV) arrivent à Tétouan

L’Office national des Chemins de fer (ONCF) travaille pour la réussite du projet de raccordement de Tétouan aux réseaux ferroviaire et autoroutier. En témoigne la réponse de Mohamed Abdeljalil, ministre du Transport et de la Logistique, au Parlement.

Les MRE pas près de voter

Interpellé par un groupe parlementaire sur le droit des Marocains résidant à l’étranger (MRE) à participer aux élections au Maroc, Abdelouafi Laftit, ministre de l’Intérieur a répondu sans détour.

Coupe du monde 2030 : un détail qui fait jaser au Maroc

Le ministre de l’Éducation nationale, de l’enseignement primaire et des sports, Chakib Benmoussa, a été interpelé par des députés au sujet de l’absence de l’identité marocaine dans le slogan de la coupe du monde 2030 que le Maroc organisera...

Maroc : Vague d’enquêtes sur des parlementaires pour des crimes financiers

Une vingtaine de parlementaires marocains sont dans le collimateur de la justice. Ils sont poursuivis pour faux et usage de faux, abus de pouvoir, dilapidation et détournement de fonds publics.