Sebta : Aznar critique Sánchez de n’avoir pas su anticiper sur la crise avec le Maroc

20 mai 2021 - 13h40 - Espagne - Ecrit par : J.D

L’ex-président du gouvernement espagnol, José María Aznar a fustigé mardi, la façon dont l’exécutif espagnol conduit la crise actuelle avec le Maroc, soulignant que le gouvernement socialiste dirigé par Pedro Sánchez n’a pas été en mesure d’anticiper sur la réponse marocaine. Toutefois, il a rappelé la responsabilité des dirigeants actuels à garantir l’intégrité territoriale de l’Espagne.

S’exprimant lors du quatrième Congrès ibéro-américain de la CEAPI, José María Aznar a souligné que l’exécutif espagnol aurait pu voir venir ce conflit, critiquant vertement le fait que le gouvernement réfléchisse déjà à des projets pour 2050 alors que sa frontière est «  sérieusement menacée  ».

« L’Espagne a aujourd’hui un problème très grave avec le Maroc malheureusement et cette crise qui se déroule à Ceuta était prévisible », s’est désolé Aznar.

« On peut tout reprocher au Maroc, mais il faut avoir l’honnêteté de reconnaître que ces derniers jours, les dirigeants marocains ont suffisamment prévenu qu’un conflit pourrait survenir. Cette alerte a été négligée et c’est arrivé finalement », a déploré Aznar, faisant allusion aux nombreuses plaintes de Rabat concernant l’accueil, il y a quelques semaines, sous une fausse identité algérienne du chef du front polisario, Barahim Ghali. Celui-ci est hospitalisé dans un hôpital de Logrono, non loin de Saragosse, sous un nom d’emprunt de Mohamed Ben Battouche, alors qu’il est poursuivi par la justice espagnole pour des assassinats, génocide, tortures.

Aznar a rappelé que la première chose qu’un gouvernement doit faire est de garantir l’intégrité territoriale et la sécurité de ses citoyens. «  Et j’espère qu’à cette occasion, au moins, le gouvernement que nous avons n’abdiquera pas sa responsabilité, tout comme il a abdiqué sa responsabilité dans la lutte contre la pandémie en rejetant le tort sur la Cour suprême », s’est-il interrogé.

Président du gouvernement d’Espagne pendant deux législatures (1996-2004), José María Aznar s’est illustré par ses positions acerbes à l’égard du Maroc envenimant durant sa gouvernance les relations entre les deux pays. La plus grosse crise de cette ère fut celle de l’îlot Persil (Laila), le 11 juillet 2002.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Espagne - Diplomatie - Ceuta (Sebta)

Aller plus loin

Le Maroc dénonce les « insultes » de l’Espagne

Le ton ne cesse de monter entre Rabat et Madrid. Alors que l’Espagne accuse le Maroc de faire du chantage sur la question migratoire, le chef de la diplomatie marocaine, Nasser...

Migrants à Sebta : le Maroc évoque la fatigue des policiers

Le Maroc ne faiblit pas devant les «  provocations  » de l’Espagne qui, face au flux migratoire de cette semaine, a convoqué en des termes peu diplomatiques, l’ambassadrice du...

L’Espagne exige des explications après les déclarations d’El Othmani sur Sebta et Melilla

Les propos du chef du gouvernement marocain Saâdeddine El Othmani au sujet de Sebta et Melilla ne plaisent pas à l’Espagne. L’ambassadrice du Maroc à Madrid a été convoquée en...

Pedro Sanchez accueilli sous les huées et insultes à Sebta

En visite ce mardi, pour la première fois à Sebta, le président du gouvernement d’Espagne, Pedro Sanchez a essuyé dès son arrivée, de nombreuses huées et insultes de la part des...

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : un ancien diplomate accusé de prostitution de mineures risque gros

L’association Matkich Waldi (Touche pas à mon enfant) demande à la justice de condamner à des « peines maximales » un ancien ambassadeur marocain, poursuivi pour prostitution de mineures.

Mohammed VI et le pari gagnant de l’ouverture en Afrique

Le Maroc a connu une croissance économique assez soutenue depuis 2000, après l’accession au trône du roi Mohammed VI. Le royaume prend des mesures pour attirer les investissements étrangers et devenir une grande puissance régionale.

Maroc : pressions pour rompre les relations avec Israël

Alors que Israël intensifie sa riposte contre le mouvement palestinien du Hamas, de nombreux Marocains multiplient les appels à rompre les relations diplomatiques entre le Maroc et l’État hébreu. Au Maroc, de nouvelles manifestations ont été organisées...

La France adopte la carte du Maroc intégrant le Sahara

Après avoir changé sa position sur la question du Sahara, la France a adopté la carte complète du Maroc et de ses provinces du Sud. C’est du moins ce que semble montrer la télévision française.