
Lors du match contre le Hassania d’Agadir au Maroc tenu au complexe sportif Mohammed V le 23 avril dernier, en championnat national, des supporters du Raja de Casablanca ont proféré des slogans jugés anti Amazighs par dix-huit associations.
Une fort belle étude vient d’être menée par Marouan El Moussaoui à propos du terme "allochtone", mot utilisé durant la dernière campagne électorale et qui acquit ses lettres de noblesse médiatiques lors d’une émission intitulée "élus allochtones".
Nous y reviendrons, mais voici déjà quelques éléments de réflexions pour ouvrir le débat. Ce sont les Pays-Bas qui ont retiré le mot de ses contextes zoologiques et géologiques en 1999 en définissant "allochtonen" : personnes résidant aux Pays-Bas et qui sont, soit nées à l’étranger et dont au moins un des parents est né à l’étranger ; soit nées aux Pays-Bas et dont au moins un des parents est né à l’étranger.
Ce mot a ensuite été importé par la Flandre, qui lui a donné une légitimité juridique et en a étendu le sens : sont allochtones les personnes qui résident légalement en Belgique, qu’elles aient ou non la nationalité belge et qui remplissent simultanément les conditions suivantes : au moins un de leurs parents n’est pas né en Belgique, elles se trouvent dans une position défavorisée en raison de leur origine ethnique ou de leur situation socio-économique précaire.
Enfin, la Belgique francophone l’a repris maladroitement, en parlant de "personnes d’origine allochtone", ce qui, du point de vue sémantique, ne veut strictement rien dire ! Tout cela pour dire que le terme est raciste.
Le Centre pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme considère le mot comme utilisé par "racisme culturaliste", puisqu’on réduit l’autre à sa différence culturelle (pourtant susceptible de modifications...). On y reviendra donc. D’urgence, nous devons chercher une autre façon de définir les hommes, nos égaux.
Libre Belgique – Jacques Mercier
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