Après une grève de la faim et 4 ans d’attente, Boris et Bouchra enfin réunis

27 décembre 2008 - 15h52 - France - Ecrit par : L.A

Après avoir attendu quatre ans le droit de rejoindre son mari en France, Bouchra Szterynski a découvert l’Aire urbaine en juin dernier. La semaine dernière, une carte de séjour de dix ans lui a été remise en mairie de Tavey (Haute-Saône).

Après bien des difficultés, c’est devenu une belle histoire, comme celles qu’on aime raconter au moment de Noël. Par amour, le jour de la Saint-Valentin, un habitant de Tavey âgé de 41 ans a entrepris une grève la faim illimitée. Il ne supportait plus que, faute de papiers, son épouse marocaine soit maintenue éloignée de lui et de sa famille. Moins d’un an plus tard, le couple est désormais réuni et habite un appartement de l’avenue Jean-Jaurès, à Belfort.

Dernière bonne nouvelle en date : Bouchra, après un visa de trois mois, vient d’obtenir une carte de séjour de dix ans. Le précieux document lui a été remis solennellement mardi dernier, en mairie de Tavey, lors d’une cérémonie organisée en l’honneur du couple. « Là, c’est vraiment le bout du tunnel », se réjouit Boris. Bouchra, complice, confirme dans un grand sourire. Ces deux-là sont heureux d’être réunis, c’est une évidence.

Des projets ? Vivre normalement, sans tracas administratifs

Néanmoins, tout n’a pas été rose depuis l’arrivée de la jeune femme à Tavey, près d’Héricourt, le 20 juin dernier. « J’ai quitté mon pays avec du chagrin, mais avec aussi l’espoir de commencer une nouvelle vie, raconte-t-elle dans un français parfait. Le dépaysement a été total, il a fallu que je m’habitue. J’ai eu un gros coup de blues au début. »

Aujourd’hui, Bouchra aimerait retourner à Casablanca, en vacances, pour rendre visite à ses parents. Et profiter un peu du soleil. Ce qu’elle aimerait, aussi, c’est trouver du travail. Au Maroc, elle a été assistante commerciale pendant six ans. Elle a aussi suivi une formation « pâtisserie et produits traiteur ».

Maintenant que sa situation en France est régularisée, elle va pouvoir se tourner vers l’ANPE pour un bilan de compétences. « Je m’ennuie à mort, lance-t-elle. Il faut que je trouve quelque chose pour ne pas attendre toute la journée à la maison. »

Car Boris, lui, a repris son emploi. Ingénieur informatique pour une entreprise mulhousienne, spécialisé dans les technologies d’investigation, il avait démissionné en 2007. Il voulait faire face à temps plein à l’imbroglio administratif dans lequel son couple se débattait. Depuis, il a été réembauché dans la même société.

Pour tenir compagnie à Bouchra, il y a Fabienne, la maman de Boris : « Je l’adore. Elle vient à la maison quand elle veut, on va faire les magasins ensemble. » Une belle-mère qui suit presqu’un mois de grève de la faim pour vous, c’est vrai que c’est précieux !

Côté projets, quand elle aura passé deux ans en France, Bouchra envisage de demander la double nationalité. En attendant, avec Boris, elle n’aspire qu’à une chose : « Vivre normalement, sans tracas administratifs, se fondre dans la masse. » C’est tout le bonheur, simple mais précieux, qu’on leur souhaite.

Source : Le pays.fr - Guillaume Minaux

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