Les 37 écoliers, âgés de 8 à 10 ans, ont été sauvés par Jamal Oucham qui les ramenait d’une sortie scolaire quand son bus a pris feu. « Nous n’avions roulé que cinq minutes quand j’ai entendu un bruit étrange. J’ai regardé dans le rétroviseur, mais je n’ai rien vu… Arrivé aux carrefours de la N16 avec la Lodderstraat à Bornem et l’Eikenvlietbaan à Puurs-Saint-Amands, j’ai encore entendu du bruit. J’ai regardé dans le rétroviseur et j’ai soudainement vu de la fumée sortir de la climatisation. Je ne voyais déjà plus les sièges arrière », raconte-t-il.
Jamal se gare rapidement sur le côté de la route. Puis, il a « immédiatement ouvert toutes les portes et demandé aux enfants de détacher leurs ceintures de sécurité et de sortir le plus vite possible ». « Chaque seconde comptait. Chaque seconde perdue à ce moment peut coûter une vie », affirme-t-il, ajoutant avoir « simplement agi par instinct ». Jamal a libéré chacun des enfants coincés. « À la fin, une fille avait la jambe coincée quelque part. J’ai alors mis ma veste sur elle, car le plastique au-dessus de nous commençait à fondre à cause du feu… Heureusement, j’ai pu la libérer », détaille le chauffeur.
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« Dehors, les enfants attendaient l’ambulance. Je suis retourné une dernière fois dans le bus parce que l’inhalateur de deux filles asthmatiques était toujours à l’intérieur. J’ai réussi à trouver rapidement le sac à dos contenant l’inhalateur à tâtons », explique Jamal qui ajoute avoir tenté d’éteindre le feu, en attendant l’arrivée des pompiers. Mais le feu avait déjà embrasé tout le bus. Le chauffeur sera transporté à l’hôpital dans une ambulance. Il assure qu’il va bien. Les experts vont examiner le véhicule et déterminer la cause exacte de l’incendie.
Mercredi, les élèves, les enseignants et le directeur de l’école Pius X ont tenu à lui témoigner leurs sincères gratitudes. Accompagné du chauffeur Edmond Duka qui conduisait le deuxième bus transportant les écoliers, Jamal a été accueilli sous les applaudissements et reçu des guirlandes de fleurs en papier autour du cou et des dessins de la part des élèves, marqués par cette mauvaise expérience. Jamal, lui, est « content que tout le monde se porte bien ». « Au moment où le bus a pris feu, j’avais vraiment l’impression que je devais sauver mes propres enfants », assure-t-il.