Le Maroc s’apprête à recevoir une importante livraison de bus électriques destinés à moderniser son transport urbain, notamment à Casablanca, en prévision de la Coupe d’Afrique des Nations. Le contrat a été remporté par le constructeur chinois Yutong, un leader mondial du secteur, dont les technologies font cependant l’objet d’un examen attentif en Europe pour des questions de cybersécurité.
Le plan de modernisation marocain prévoit l’acquisition totale de 723 bus. Un premier lot est attendu pour une mise en service à Casablanca dès le 12 décembre, afin d’assurer un transport fiable pour les supporters.
L’accord est assorti d’un soutien technique de 100 experts 24h/24. Selon Yutong, les véhicules ont été spécifiquement adaptés aux conditions locales, avec une conception optimisée pour résister aux climats chauds et sablonneux, et un rayon de braquage réduit pour faciliter les manœuvres dans les rues étroites.
Des risques de contrôle à distance pointés du doigt en Norvège
Cette livraison intervient alors qu’un rapport norvégien, révélé par le journal Aftenposten, a mis en lumière des risques de sécurité liés au fabricant chinois. L’opérateur de transport public d’Oslo, Ruter, a mené des tests secrets qui ont démontré que son bus Yutong pouvait être contrôlé et désactivé à distance par le fabricant en Chine. Un bus d’un constructeur européen testé en parallèle ne présentait pas cette vulnérabilité.
Selon l’opérateur norvégien, le fabricant conserve un accès aux mises à jour logicielles et aux systèmes de contrôle des batteries. Un expert ayant participé aux tests a confirmé que le bus pouvait être « arrêté, éteint, ou recevoir des mises à jour susceptibles de détruire la technologie ».
Cette capacité est perçue comme un risque, pouvant être utilisée comme moyen de pression en cas de crise. Le gouvernement norvégien évalue désormais les risques liés aux véhicules provenant de pays « avec lesquels la Norvège n’a pas de coopération en matière de politique de sécurité ».
L’opérateur Ruter, qui exploite plus de 300 bus chinois, a toutefois précisé que pour garantir un « contrôle local en cas de besoin », il était possible de déconnecter les véhicules d’internet en retirant leurs cartes SIM.